Le Pérou Sud
- Gwen
- 5 févr. 2017
- 18 min de lecture
Le 14 décembre nous voilà enfin véritablement dans le pays, c’est la première fois que nous avons des soucis pour le passage de la frontière.
Nous avançons vers la ville de Puno en bordure du lac Titicaca, lieu où il y a la possibilité d’acheter l’assurance mais nous y arrivons de nuit. Puno est une grande ville avec des petites rues bien étroites, il est impossible d’y dormir du moins pour nous la nuit en ville ce n’est pas notre cup of tea. Nous poussons donc pour aller sur la peninsula de Capa Chica. Grâce à Ioverlander, nous trouvons un endroit pour dormir à la nuit tombée sur le bord du lac et de la route également. Les chiens ont dû nous trouver à leur goût, ils nous ont protégés toute la nuit des voitures en aboyant à tue-tête à quelques mètres de nous … résultat nuit quasiment blanche.
Le lendemain, nous nous déplaçons sur la plage de Chifron à l’est de la péninsule à quelques dizaines de mètres du lac. Un camping-car français est installé un peu plus loin, la petite famille se déplace pour venir nous voir, nous discutons un moment et nous rendons compte que Carole a remplacé ma sœur pendant son congé maternité à l’hôpital … le monde est tout tout petit !!! C’est les Mansah-ki http://www.mansah.fr
Après le travail des enfants, nous partons visiter le reste de la péninsule en espérant apercevoir les fameuses îles flottantes que nous ne verrons pas. Le centre du village est animé par un marché local, les tenues des femmes sont très colorées avec des chapeaux à pompons. Samuel prend plaisir à faire des photos.

Sur la côté Est de la péninsule, des personnes chargent un bateau avec le roseau traditionnel qui sert à construire les îles flottantes, nous allons discuter quelques minutes avec eux et ils nous proposent de nous amener le lendemain sur des îles mais pas les flottantes, nous déclinons la proposition.

Le lendemain matin, nous revenons à Puno avec l’intention d’aller prendre le bateau pour faire un tour sur les îles mais il pleut des trombes d’eau, nous abandonnons donc l’idée. Il nous faut aussi acheter notre assurance, la boutique qui nous a été conseillée est censée ouvrir à 8h30, elle est bien sûr fermée, nous allons voir en face comme le conseillait une affiche, personne ne répond à la porte, nous attendons jusqu’à 9h30 et partons sur les chemins, nous trouvons l’assurance à Juliaca une commune voisine, la carte SIM du Pérou et un supermarché pour faire quelques courses. Au Pérou il y a surtout de petites tiendas avec le minimum. Au supermarché on retrouve de tout mais c’est très cher, on ne mettra pas très longtemps pour se rendre compte que cela coûte moins cher d’aller au restaurant que de faire ses courses. La viande ne donne vraiment pas envie. Dans les tiendas pas de froid sauf pour la bière mais la viande n’est pas réfrigérée la plupart du temps, ni les produits laitiers … On s’en passera mais Thomas regrette sa viande argentine.
Route vers Cuzco « Le nombril du monde » d’après les Incas. Cuzco est une jolie ville à 3400 mètres d’altitude.
Nous nous installons au camping Quinta Lala quasiment le premier camping digne de ce nom que nous faisons depuis le début du voyage qui sera notre camp de base pendant quasiment 3 semaines, tous les services importants sont proposés par la charmante Milli (Millagro) : l’eau avec la douche (chaude !!), l’électricité, une bonne connexion internet, des œufs des poules qui gambadent autour des camping-cars et tentes et surtout un terrain plat à 15 minutes à pied du centre-ville au calme. Nous nous promenons dans cette ville très agréable à l’architecture riche et très vivante. Des monuments hispaniques ont été construits sur les vestiges incas, la grande plaza de armas compte deux énormes églises, dommage que des rabatteurs soient en permanence en train de vous proposer quelque chose : excursions, repas, massages, etc, …
Nous sortons même avec les enfants un soir dans un pub américain, le Norton Pub, les enfants sont ravis et nous adoptons immédiatement dans nos best sellers le mojito maracudja !
Le 17 décembre, nous quittons le Quinta Lala pour la vallée sacrée emplie de monuments incas pour arriver ensuite au Machu Picchu, nous choisissons la solution du pauvre !
Il faut savoir que de visiter le Machu Picchu coûte très cher, de Cuzco il faut prendre un train qui est l’un des plus lent et des plus cher au kilomètre 160$ US pour 115km, puis prendre une nuit d’hôtel à Aguascaliente (on peut faire aussi le Machu Picchu dans la journée mais c’est un peu rapide) et le lendemain prendre le bus 24$ pour se rendre jusqu’au site qui coûte 128 Sol (36€).
Nous optons donc pour la solution du pauvre, aller jusqu’à la station Hydroélectrica, lieu le plus proche du site et le dernier que nous puissions atteindre en véhicule, la route est très compliquée falaise d’un côté et canyon de l’autre seulement environ 150 km mais 8/9 heures pour les faire, c’est une route de la mort bis, étroite avec pleine de petites croix sur le bord de la route. Nous passons d’une végétation de montagne à une végétation tropicale avec toutes les fleurs qui nous rappellent la Martinique, alamandas, flamboyants, hibiscus et les fruits tropicaux sont vendus sur le bord de la route, mangue, ananas et bananes. Une fois arrivés à Hydroélectrica, il y a un lieu pour garder le véhicule moyennant quelques sols et nous pouvons nous lancer dans une petite randonnée de 2 heures le long de la voie ferrée pour aller jusqu’à la ville touristique d’Aguascaliente, nous y arrivons aux alentours de 4 heures et cherchons un hôtel pour nous poser, nous trouvons un hôtel qui nous paraît propre, on nous propose 150 sols la chambre de 4 lits, nous allons la voir et la prenons. Un quart d’heure après, je redescends pour aller régler la chambre et je vois arriver Loïc, le français que nous avions rencontré au Torres del Paine avec sa compagne Emeline, ils viennent de faire la randonnée le Salkantay pour arriver depuis Cuzco au Machu Picchu en compagnie de la sœur et du frère d’Emeline, ils ont la chambre juste au-dessus de la nôtre, je tiens à préciser qu’il y a des dizaines d’hôtels dans cette ville.
Notre soirée est ainsi bien animée autour de quelques verres et de pizzas avec des amis et de la famille du couple.
Le lendemain matin le 19 décembre après un petit déjeuner dans une boulangerie française et l’achat de sandwichs, nous attaquons l’ascension pour le Machu Picchu toujours pas le chemin des pauvres. La montée consiste en un escalier de 1806 marches (si, si ! Je les ai comptée une par une ) mais des marches petites, grandes, petites, grandes certaines arrivant au niveau du genou de Samuel, nous arrivons après un peu plus d’une heure avec les jambes quelques peu cassées nous avions prévu sur le site de faire en plus l’ascension pour la Montaña du Machu Picchu qui permet d’avoir une vue panoramique sur la vallée et sur le Machu Picchu au loin, nous décidons de ne pas faire souffrir plus Samuel (et nous …).

Plusieurs théories existent sur cette cité, on ne sait toujours pas et on ne sera sans doute jamais sa signification première, peut-être une capitale religieuse, la résidence d’un empereur, un lieu de culte consacré au Soleil, le dernier refuge des vierges du Soleil (une communauté de femmes vivant dans la cité inca) ou la dernière capitale inca ?
Environ 1200 personnes vivaient au 15e siècle au Machu Picchu, autour de l’empereur toute l’organisation de la cité avec 285 maisons en ruine.
Nous commençons par nous installer sur les terrasses au-dessus des miradors très belle vue sur le site qui est couvert et découvert en permanence par les nuages, nous restons 2 heures sur les terrasses en nous disant que vraisemblablement vers l’heure de midi il y aurait moins de monde à circuler dans les rues et que cela serait surement plus agréable, nous mangeons donc notre pique-nique et partons à la découverte.
Il n’y a absolument aucune explication sur le site et à moins de payer un guide … tiens encore payer … il faut se contenter du guide du routard (c’est d’ailleurs un coup de gueule du routard) que nous avons, nous nous en contenterons.
Je cite le guide : « Le Machu Picchu se divise en quartiers séparés par une esplanade centrale. Il y a deux grands secteurs : la ville supérieure (mirador, garnison, terrasse agricole) et la ville inférieur (greniers, temples, centre artisanaux, …) Les édifices religieux et maisons de notables se caractérisent par un appareillage de pierres parfaitement jointes, alors que, pour les autres maisons les incas utilisaient de l’adobe (chaux + terre + paille) entre les pierres plus petites et plus grossièrement taillées. Les murs étaient inclinés vers l’intérieur afin de résister aux tremblements de terre. Ces murs, étonnamment robustes, n’étaient recouverts que de frêles toits de joncs et de roseaux.
On y faisait pousser fruits, plantes médicinales et fleurs. On pense que, à part les agriculteurs, c’étaient essentiellement des responsables administratifs et religieux qui y résidaient. »
Le site est parcouru d’un système d’irrigation et de rigoles en zig zag très élaboré. Il y a également une ruelle avec des petits bassins destinés à subvenir au besoin en eau de la population.
La maison de l’inca dispose d’un patio intérieur, les pierres sont énormes et taillées avec beaucoup de soins, au- dessus de cette maison s’élève la maison du prêtre avec une place sacrée et un grand temple puis un observatoire astronomique dans cette observatoire une pierre fine s’élève qui la carte des montagnes qui figure derrière elle mais on ne sait pas si cela est un pur hasard ou si c’est une roche taillée par la main de l’homme.
Quelques lamas se promènent en liberté sur le site, Thomas reconnait Serge le Lama qu’il avait présenté en cours d’espagnol au cours d’un exposé dont le thème était « tu es un animal vivant dans un lieu extraordinaire, présente- toi »
Vers les 15h nous redescendons du site toujours à pied. Nous avons été un peu déçus, nous n’avons pas ressenti la magie que nous pensions voir s’opérer, trop de monde peut-être, l’accès est limité à 2 500 personnes par jour pour environ 500 mètres de long et 200 mètres de large d’après l’Unesco, il n’en faudrait pas plus de 1 000.
Nous revenons à Aguascalientes, nous aurions pu revenir directement au camping-car mais nous décidons de nous offrir une nuit de plus à l’hôtel pour pouvoir se faire un restaurant le soir repéré dans le guide El Indio Feliz. Le chef propriétaire est un français marié à une péruvienne. Les mets étaient délicats, tout était savoureux, un grand plaisir. Nous terminons notre soirée par une petite promenade dans les rues qui sont parsemées de sculptures impressionnantes.

Le lendemain matin après notre petit-déjeuner nous reprenons le chemin de la voie ferrée pour retrouver notre maison roulante (casa rolante en espagnol) et nous revenons dans la soirée à notre camp de base le Quinta Lala à Cuzco.
Nous nous préparons pour aller passer le jour de Noël sur une cité inca beaucoup moins connue et 1000 fois moins fréquentée le Choquequirao. Pour y accéder il faut 5 jours de randonnée aller/retour (avec une journée entière sur le site). Nous prévoyons de partir le 22 décembre en laissant le camping-car au camping et en appelant un taxi pour nous amener jusqu’au village au départ de la randonnée (4 heures et demi de route). Nous préparons toutes nos affaires de randonnée, faisons tous nos achats.
Le 23 décembre à 8h00, le taxi Percy appelé par Milly la gérante du camping nous embarque avec nos deux gros sacs à dos et nos quatre petits pour aller jusqu’à San Pedro de Cachora à quatre heures et demi de route. Le guide spécifiait qu’il n’y avait aucun problème pour trouver un muletier directement sur la place du village pour partir. Mais nous sommes juste avant les fêtes de Noël et nous arrivons dans un village quasiment déserté de ses habitants, nous nous disons que nous allons prendre une nuit d’hôtel pour nous laisser le temps de trouver quelqu’un pour nous accompagner mais tous les hôtels sont fermés, finalement au centre de Cachora nous voyons les portes d’un hôtel ouvertes, le propriétaire nous annonce qu’il part lui aussi pour Cuzco pour les fêtes mais allez c’est bon, il nous laisse les clefs de l’hôtel, on lui paye une nuit et il nous donne la clef du cadenas pour fermer derrière nous.
Nous allons manger dans un petit restaurant « les terrasses du Choquequirao » le plat du jour : poulet mariné, riz, pommes de terre, délicieux et nous faisons la connaissance de Nancy qui déjeune avec sa petite fille Andréa à la même table que nous. Nous sommes tout de suite séduits par son sourire, elle engage la conversation, nous lui apprenons que nous sommes venus jusqu’ici pour faire le Choquequirao, elle nous demande avec qui nous partons et quand nous lui disons que pour l’instant nous n’avons pas d’arriero (muletier en espagnol), elle nous répond moi je peux venir avec vous si vous voulez, oui, oui, je suis arriero. Nous voyons avec elle les modalités, elle nous prend 40soles pour elle et 40 soles par mule par jour, les conditions nous conviennent et nous faisons affaire, rendez-vous est pris pour le lendemain matin, elle demande à un taxi de venir nous prendre à l’hôtel pour nous déposer devant chez elle le lendemain.
Le 24 décembre, Nancy charge nos deux gros sacs à dos avec sacs de couchage, tente, matelas et nourriture sur une mule et nous commençons la randonnée, la première partie est une descente pendant 6 heures, en route nous rencontrons beaucoup d’habitants de la vallée, Nancy nous distance un peu, nous croisons un homme qui nous demande vous êtes avec la Señora ? Vous savez que cette fille elle est sur ces chemins depuis toute petite ? Arrivés au côté du Purimac, le fleuve aujourd’hui considéré comme la source de l’Amazone vers les 15h, nous interrogeons Nancy qui nous dit d’un air timide que oui elle est du village là-haut, a une maison et toute sa famille est sur le chemin, ses oncles, tantes, frères et sœurs et connait par cœur ce trajet. Un camping rudimentaire est installé au bord de la rivière qui appartient à l’oncle de Nancy, elle nous cueille des tunas (figues de barbarie) et enlève bien les épines avant de nous les offrir en dégustation, puis elle va récupérer des mangues que nous dégustons également, nous installons ensuite notre tente. Nancy part à la pêche avec son cousin, Philippe, Thomas et Samuel les accompagnent. Le matériel de pêche est basique et la pêche est maigre, deux petits poissons appelés Sonja par Nancy (nous ne savons de quel type de poisson il s’agit). Philippe, Thomas et Samuel rentre à la maison tente à la tombée de la nuit et nous commençons notre réveillon de Noël au coin de notre petit feu avec notre pain, le petit foie gras, la bouteille de champagne et le bon vin rouge !!! Joyeux Noël !!!
Le lendemain matin à 8h00, nous attaquons la montée, 1600m de dénivelé, c’est dur et il fait très chaud. Nous avons notre filtre à eau qui nous permet de pouvoir autant d’eau que nous le souhaitons et heureusement le climat est tropical. Nous arrivons au village de Maranpata vers les 14h, nous sommes à 28km de Cachora à pied nous découvrons un petit village d’une dizaine de maisons, les alentours sont des champs cultivés. Le village vit en quasi autarcie, les villageois se rendent parfois à Cachora pour acheter ce qu’ils ne peuvent pas produire. Nous installons notre tente dans le jardin des parents de Nancy, où vit également sa sœur Astrid, son beau-frère et son neveu. Des poules se baladent en totale liberté, nous discutons toute l’après-midi sur les conditions de vie dans les montagnes. Nancy a 4 enfants et quand elle était enceinte de sa première fille, elle vivait dans la montagne, au moment d’accoucher elle a du partir à dos de mules avec son mari pour aller jusqu’au centre de santé de Cachora pendant une journée entière, la mule est tombée avec elle, mais heureusement pas de dommage. Nous parlons de la scolarité difficile dans la toute petite école multiniveau. Le petit garçon de 3 ans s’endort au milieu de la pelouse en terrasse et en roulant tombe d’une terrasse, je le rattrape de justesse et Nancy le prend dans ses bras avec une grande tendresse. Nancy est vraiment soucieuse du bien-être de tous.
Le lendemain matin, nous partons tous les quatre pour le site du Choquequirao à 2 heures de marche du village, nous arrivons sur place à 9 heures du matin, il n’y a pas âme qui vive sur le lieu, dans la journée nous verrons seulement un groupe de 7 témoins de Jehova qui pour la petite histoire à tenter de nous convertir en nous donnant une BD expliquant l’action des témoins et étaient là car ils avaient distribué tous leurs dépliants dans les maisons des locaux, ils resteront seulement 3 heures sur le site et nous laisserons seuls. Le choquequirao est accroché sur plusieurs niveaux il est composé d’une partie haute appelée Hanan où se situe le centre cérémonial sur un grande plateforme herbe avec une vue grandiose, les prêtres y pratiquaient leurs offrandes, une place publique centrale et deux habitations bien restaurées ainsi que des ateliers probablement pour la poterie et la fabrication d’outils. Il comprend également une partie basse appelée Hurin avec le sector de las llamas un ensemble de 56 terrasses agricoles dont certaines sont décorées de lamas blancs. Nous sommes ravis de pouvoir voir ce lieu dans ces conditions et avons beaucoup d’émotions à le découvrir. Un système de canaux est installé dans la petite ville qui permettait sans doute de pourvoir les besoins en eau de tous les habitants.

Nancy nous avait conseillé de reprendre le chemin vers les 15h pour ne pas rentrer trop tard à Maranpata mais nous n’arrivons à nous détacher de cette ambiance et c’est avec une heure de retard sur l’horaire prévu que nous nous arrachons au Choquequirao. En arrivant à Maranpata, le ciel devient de plus en plus gris nous craignons un fort orage, nous resserrons notre tente juste à temps et les éléments se déchaînent, grêle, tonnerre ! Nous passons notre soirée dans notre tente bien à l’abri.


Au matin nous aidons Astrid à décortiquer les grains de maïs pour donner aux poules puis entamons la redescente, le temps est plutôt frais au village mais plus nous descendons plus la température augmente quand nous arrivons auprès de la rivière, nous faisons une petite pause fruit, après la dégustation de tunas, Nancy nous guide vers un petit coin de paradis nous arrivons dans une petite clairière à l’ombre d’une dizaine de manguiers, nous en profitons pour faire le plein de ces fruits merveilleusement juteux. Nous reprenons nos sacs à dos pour une petite heure et arrivons au camping tenu par la tante de Nancy qui nous prépare un bon plat de spaghetti au thon pour le diner. Sa tante nous a réservé une grande esplanade herbeuse pour poser notre tente avec vue à 360° sur toutes les montagnes entourées d’arbres, avocatiers, manguiers, citronniers, mandariniers et surtout maracudja nous en cueillons quelques-uns dont nous nous régalons. Nancy souhaitait nous voir prêts à partir le lendemain matin dès 5 heures pour pouvoir éviter les trop grandes chaleurs, nous mettons donc le réveil à 4 heures de matin, le temps de prendre le petit-déjeuner, de ranger la tente et de faire les sacs à dos, à 5 heures nous sommes prêts pour la remontée mais Nancy ne l’est pas, nous l’attendons donc jusqu’à 6 heures et nous nous décidons à lui demander si nous pouvons la devancer, nous partons à l’assaut de la montagne, Nancy nous annonce 5 heures de montée mais en 2 heures trente nous avons atteint le sommet, dès que nous captons le signal téléphonique nous appelons le taxi qui nous avait amené jusqu’à Cachora pour qu’il vienne à notre rencontre. En haut de la montagne, il y a une petite auberge, nous y rencontrons une fille du pays immigrée au chili avec sa petite fille avec qui nous sympathisons immédiatement. Nancy nous rejoint au bout d’une heure après le petit-déjeuner qu’elle prend à l’auberge, un taxi nous raccompagne jusqu’à Cachora, il est juste un peu avant midi, nous allons au restaurant où nous avions rencontré Nancy le premier jour leur demander s’ils pouvaient nous préparer à manger, rien n’est prêt mais ils se décarcassent pour nous faire un repas rapidement. En sortant du restaurant le taxi nous attend et il nous ramène jusqu’au camping Quinta Lala après 4 heures de route. Cette aventure a été pour nous incroyable du point de vue humain comme du point de vue des paysages traversés et de l’effort fourni pour y arriver. Nous avons été totalement séduits par le site surtout par le fait que nous ayons été tellement tranquilles.

Le lendemain de notre retour à Quinta Lala, nous voyons arriver les six en piste que nous avions déjà rencontré en Uruguay et qui nous avaient épatés avec leur tente et leurs 4 enfants de 2, 4, 6 et 8 ans. http://www.sixenpiste.com Nous partons tous ensemble manger une raclette au centre de Cuzco, si, si, ça ne s’invente pas des français se sont installés pour faire du jambon et ont ensuite ouvert leur restaurant https://www.facebook.com/lebuffetfrances/ Nous passons une excellente soirée à discuter de nos voyages respectifs, ils veulent faire le choquequirao et nous leur donnons notre contact et leur prêtons notre matériel.
Le lendemain, les vagueauvent viennent nous rejoindre.
Nous sommes la veille du nouvel an, nous le fêterons au camping avec tous les voyageurs présents, plusieurs familles françaises : les daltons en balade, les passifou, les vagueauvent, les sixenpiste et des argentins, des australiens et des allemands.

Chacun apporte quelque chose à manger et à boire et nous passons une bonne partie de la soirée tous ensemble, avant de descendre avec les vagueauvent et une partie des passifou au centre de Cuzco. Des feux d’artifices sont lancés de partout dans la ville jusque dans le milieu de la foule qui s’agglutine sur la plaza de armas. La célébration du Nouvel an à Cuzco a ses traditions insolites :
Se munir d’une valise miniature remplie de ce que l’on souhaite pour l’année à venir (maison miniature, faux billets, voitures,…)
Observer les feux d’artifices de toute part
Faire le tour de la place des Armes 7 fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre cela porte chance
Brûler une poupée à taille humaine qui représente l’année passée pour oublier tous les soucis et laisser la place pour les bonheurs de la nouvelle année
S’entourer de la couleur jaune, les confettis, les vêtements, les sous-vêtements. Le jaune est symbole de bonnes énergies, de fertilité et de prospérité
Porter plusieurs sous-vêtements : jaune pour la chance, rouge pour l’amour et vert pour l’argent.
Manger douze raisins l’un après l’autre en faisant à chaque fois un vœu.
Nous n’avons pas respecté toutes les traditions…
Le 2 janvier nous partons pour Puerto Maldonado en Amazonie, ce n’est qu’à 400 km en France en 4 heures c’est fait, ici il nous a fallu 2 jours pour accéder à la forêt amazonienne de Cuzco. La route traverse la montagne et monte jusqu’à 4400 mètres d’altitude, la neige tombe, nous nous arrêtons dormir sur la route. Le lendemain, la température remonte sensiblement, quand nous arrivons à Puerto Maldonado la chaleur est étouffante, il fait 35° ! Nous nous installons à la villa hermosa, http://villahermosadeambopata.com un centre « recreational » avec la piscine et un petit restaurant. C’est une affaire familiale, avec à la réception la fille, à la piscine l’oncle, le patron le papa et la grand-mère qui surveille tout cela. Un perroquet et un singe se promènent en liberté sur les lieux.
Après mûres réflexions nous réalisons que venir en forêt amazonienne sans aller dans la forêt ne sert à rien, nous profitons de la connexion internet du site pour chercher un hôtel au cœur de la forêt, nous communiquons par Skype avec Ecoamazonia Lodge http://ecoamazonia.com , deux heures après nos bagages sont prêts, le taxi appelé et le camping-car stationné dans le camping en toute sécurité. Le taxi nous dépose au bureau, il nous faut régler le séjour mais la carte bancaire ne nous permet pas de le faire puisque qu’elle me demande un code de sécurité envoyé par SMS mais forcement je n’ai plus ma carte française dans mon téléphone depuis que nous avons quitté la France. Nous voilà donc obligés d’aller au centre-ville pour récupérer des dollars, nous laissons les enfants au bureau et partons à la recherche d’une banque dans un tuc-tuc. Nous arrivons à récupérer tout l’argent en liquide et revenons auprès des enfants. Nous voilà prêts à partir, le guide nous dit de poser notre sac, nous montons dans le bus qui nous emmène au port afin de grimper dans une barque pour une heure de navigation sur le fleuve madre de dios un affluent de l’Amazone. Le fleuve fait environ 250 m de large et le courant nous pousse vers notre destination, des concessions illégales de chercheurs d’or fleurissent tout au long du fleuve. L’écoamazonia lodge est situé dans une réserve naturelle, le gouvernement a donné cet espace à trois lodges écologiques avec obligation de faire un habitat le plus écolo possible. Tous les bâtiments sont en bois, les chambres sont dans des petites maisons sur pilotis individuelles sans fenêtres puisqu’elles sont remplacées par de grandes moustiquaires. Les douches sont froides, la piscine aussi … Le restaurant, le bar et la réception sont situées dans un grand bâtiment central avec une hauteur sous plafond impressionnante. Dès notre arrivée nous passons à table pendant ses trois jours sur place nous mangerons délicieusement avec entres autres le plat traditionnel de l’amazone le Juane : une grosse boule de riz fourrée d’œuf dur et de poulet cuite à l’eau bouillante enveloppée dans une feuille de bijao. Petits déjeuners en buffet, avec de multiples variétés de fruits tropicaux, mangues, pastèques, melons, papayes, ananas, … On nous donne les clefs de nos chambres et nous nous rendons compte que notre sac avec toutes nos affaires est resté à Puerto Maldonado, le gérant de l’hôtel envoie un bateau rechercher notre sac, aller jusqu’à la ville prend deux heures avec le courant en face. Il nous prête des ponchos de pluie et des chaussettes pour que nous puissions tout de même faire la randonnée prévue.

Nous partons donc pour 2 heures de randonnée en compagnie du guide Alex et d’une famille Croate de Dubrovnic jusqu’à une lagune aux caïmans la cocha caimans, où nous portons observer plusieurs spécimens de caïmans mais aussi des singes hurleurs, des morphos (les très gros papillons bleus), Alex nous présente également la flore de la forêt. Au retour, notre sac est arrivé et nous pouvons aller profiter de la piscine qui est glaciale avant le repas du soir. En soirée nous partons en bateau observer les caïmans de nuit.

Le jour suivant, une bonne randonnée est prévue, petit déjeuner prêt à 6h00 départ du lodge à 6h30, nous embarquons d’abord dans un bateau à moteur qui nous dépose après une demi-heure de navigation au départ de la randonnée, après 2 kilomètres de marche, nous arrivons à un bras de rivière, nous prenons une barque pour 2 km à la rame parmi la végétation luxuriante, les caïmans autour de nous quantité de volatiles, toucans, haras, …

nous quittons la barque pour 3 km de randonnée, nous accédons à une tour à 20 mètres de haut avec une vision panoramique sur la canopée. Nous reprenons une barque à rames jusqu’au lago perdido où nous voyons des tortues et des oiseaux qui tressent leur nid de façon si particulière (là Olivier j’ai besoin de ton aide je n’ai pas trouvé le nom de ces oiseaux).

La randonnée se termine par 7 kilomètres de marche au milieu des arbres de fer, fourmis bales (dont la morsure fait aussi mal d’une balle de pistolet), mygales. Nous observons également beaucoup de singes capucins, tamarins, hurleurs, … Nous rentrons déjeuner à l’hôtel et dans l’après-midi nous partons en bateau à moteur pour l’île des singes qui est gérée par l’Ecoamazonia Lodge, il y n’a donc seulement qu’une quinzaine de personnes qui y accoste chaque jour. Sur cette île vivent une cinquantaine de singes, des Maquisapas, Capuchinos, Leoncillos et Frailes.
Le guide propose à Samuel de donner des bananes à manger aux singes, il est aux anges. Pendant toute la balade d’une heure et demi, il sera quasiment le seul à nourrir les singes.
La soirée se termine par un saut dans la piscine et un cocktail pisco au maracudja suivi du repas.
Au matin, nous reprenons la rivière pour revenir à Puerto Maldonado après 2 heures de trajet.
Arrivés au lieu où nous avions laissé le camping-car, nous allons régler nos dettes pour le gardiennage et restons à discuter avec la très sympathique famille de la villa Hermosa.

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