Le Wyoming
- Gwen
- 15 juil. 2017
- 7 min de lecture
Le 31 mai, nous nous élançons vers le parc de Yellowstone, c’est le premier parc américain, sa fondation a eu lieu en 1872. Yellowstone est un plateau volcanique à 2 400m d’altitude. Il y a 650 000 ans, la première éruption se déclencha, le parc fut recouvert de lave. Aujourd’hui encore une grande activité souterraine existe, geysers, sources chaudes, fumerolles, terrasses de concrétion, ...
Après deux jours de route et quelques péripéties en route … le parc est en vue.

Là aussi nous sommes venus plusieurs fois mais impossible de passer à côté de ce monument naturel.
Le parc s’étend sur 8 900 km2 (l’équivalent de la Corse) se divise en cinq parties bien différentes les unes des autres.
Nous entrons par l’entrée Est du parc, dès les premiers kilomètres nous voyons une maman grizzly avec son bébé qui traverse la route, spectacle émouvant de câlins et toilette puis un bison avec en arrière-plan le Yellowstone Lake.


Les bisons se promènent en grand nombre dans cette partie du parc, l’est, une petite promenade à pied, nous permet de pouvoir observer les lower falls, des cascades hautes de 100m.

Il est déjà tard et nous devons trouver un endroit pour dormir mais le bivouac sauvage est interdit dans le parc, bon nombre de camping sont fermés et les autres sont pleins à craquer, il nous faut donc sortir du parc vers la sortie Ouest et essayer de dégoter un lieu, nous trouvons finalement non loin du parc un bivouac sauvage dans une forêt tranquille, au matin nous arrivons au visitor center du Old Faithful et nous rendons à la ranger Station, nous avons envie de faire une randonnée et il faut prendre un permis de Backcountry pour cela. Un accueil formidable nous est accordé par les rangers. Nous souhaitions dormir 2 nuits en randonnée, elles nous conseillent sur les promenades les plus agréables, au début elles pensent nous guider vers le Nord-Ouest du parc mais changent d’avis car nous serions les premiers de la saison, il y a encore beaucoup de neige et les grizzlys nombreux en ces lieux n’ont pas encore vu de présences humaines. Finalement, elles nous inscrivent les deux nuits sur la partie Nord Est dans un même campground au bord d’une rivière sur les terres des loups et des ours avec un départ pour le jour même. Ce qui nous coûte la modique somme de 3$ par nuit et par personne.
En sortant de la Ranger Station, nous croisons les vagueauvent et nous nous donnons rendez-vous pour le retour de notre randonnée en compagnie également des Bulktrotters rencontrés à Antigua au Guatemala.
Le temps de préparer tout notre équipement pour la randonnée, nous partons il est déjà 18h, après 2 heures trente de marche nous arrivons à notre bivouac sur le bord de la Slough Creek et installons immédiatement la tente sur un plat herbeux avec vue sur la rivière et les montagnes alentours.

Le bivouac est équipé d’une boite pour les ours, cette boite en fer dispose d’une ouverture impossible à maitriser pour les ours, étant très sujet aux odeurs tout doit y être enfermé, la nourriture bien sûr mais aussi toutes les affaires de toilettes, dentifrice compris. Il y a aussi sur place un bois en hauteur pour accrocher les sacs, Samuel passera son temps à jeter la corde pour attacher son sac à dos en l’air jusqu’à ce que Thomas se saisisse de la corde et fasse des nœuds indétachables !
Les soirées se passent auprès du feu de bois avec des nouilles chinoises, tellement faciles à préparer et légère à transporter en refaisant le monde.
Le lendemain, nous partons faire une randonnée tout le long de la rivière avec les cannes à pêche pour les enfants. C’est la débâcle, les chemins sont peu praticables et sommes forcés d’escalader les troncs d’arbres pour passer les rivières sorties de leurs lits. Les enfants prennent tout de même leur poisson qu’ils relâchent.
Au milieu de la nuit à 3 heures du matin, Philippe est frappé lourdement en travers de la tente, il se réveille en pensant mais pourquoi ma femme me frappe et se rend compte que je suis à sa gauche et non à sa droite, il voit une grande ombre et pousse un hurlement de terreur, il nous réveille forcément Thomas et moi et nous commençons à tous crier pour l’effrayer et qu’il prenne la fuite. Il semblerait que nous avions affaire à un ours noir, si cela avait été un grizzly nous n’aurions pas été là aujourd’hui pour en parler.





Dans la matinée, je m’assoie en tailleur contre un tronc d’arbre avec ma liseuse, un pika passe sous ma jambe et se redresse sur ses pattes arrières en se tournant et observant de tous les côtés, un autre arrive pour lui prendre sa place mais le premier lui crie dessus pour qu’il ne s’approche pas et s’installe tranquillement pendant un bon moment en m’observant, au léger petit mouvement effectué, il s’enfuie.

Nous rentrons à notre home sweet home en début d’après midi, nous avons rendez vous avec les vagueauvent et les bulktrotters à l’ouest du parc, ils sont installés dans un bivouac sauvage au bord d’un lac.
Nous partageons un apéritif et un barbecue et le lendemain, nous passons notre journée tranquillement au bivouac. Pendant que les enfants vont à la pêche tous ensemble, nous allons faire quelques courses à la petite ville voisine avec le plein d’eau du camping- car en compagnie de Sandrine, Firmin et Sarah.
Julien tente de remplir sa bouteille de gaz avec une des nôtres mais la tentative se soldera par un échec, pas évident de remplir certaines bouteilles de gaz. Pour plus de facilité depuis que nous sommes arrivés aux Etats-Unis, nous avons préféré acheter des bouteilles américaines que nous pouvons échanger facilement en magasin et vu qu’il y a plus de bouteilles américaines sur le continent américain, il sera plus facile de pouvoir charger notre bouteille de gaz n’importe où avec des connecteurs américains.



Un quatre heures géant est organisé avec des pancakes et des crêpes …

Après 2 nuits passées au même bivouac, nous reprenons la route pour visiter la partie des Geyser de Yellowstone, mais il est l’heure du déjeuner, nous nous arrêtons sur un parking avec une vue sur la rivière. A la fin du repas quelqu’un vient frapper à la porte. Tu te rappeles on s’était vu à Finhan quand j’y travaillais !! Audrey !!! J’avais eu quelques contacts par mail avec elle, elle était depuis 3 ans aux Etats Unis dans une école d’immersion proche de San Francisco et était venue avec tous ses collègues visiter Yellowstone avant de rentrer en France puis de partir pour le Cambodge pour une nouvelle aventure pédagogique. Quel plaisir de pouvoir discuter avec elle et tous ses collègues.

Nous passons voir la plus grande source d’eau chaude à 70°C du parc d’un diamètre de 61 m, le Grand primatic Spring qui est très colorée.


Puis le secteur avec la plus grande concentration de geysers et sources chaudes à Upper Geyser Basin. Old Faithful est le geyser le plus célèbre du monde qui se réveille toutes les 60 à 90 minutes. Une colonne d’eau entourée de vapeurs surgit jusqu’à une hauteur de 30 à 50m.

Une partie du parc est couvert d’arbres calcinés en effet la politique de la gestion du feu peut paraître surprenante pour nous petit français. Le feu n’est pas systématiquement éteint. Pour les biologistes, il doit être juste maîtrisé pour qu’il n’y ait pas trop de débordements, il s’inscrit dans un processus de renouvellement des forêts, le feu nettoie et favorise la régénérescence de l’écosystème. En 1988, de fin juin à mi-septembre, un tiers du parc a été la proie des flammes, 200 000 hectares partis en fumée !



En fin d’après-midi, nous quittons le parc pour entrer dans celui de Grand Teton, baptisé ainsi par des trapeurs franco-canadiens.
La route est magnifique encadrée de montagnes et de grands sapins.

Les mormons s’installèrent dans cette vallée où ils fondèrent un hameau qui compta jusqu’à 17 fermes, une école, une église. Ce site est particulièrement connu par les vieilles granges en bois qui y subsistent avec une vue magnifique sur les Grand Teton.

Nous randonnons dans ce parc pendant une dizaine de kilomètres jusqu’à un lac, en chemin nous pouvons voir quelques orignaux ou élans mangeant dans la rivière et sur le retour, un ours traverse le chemin à quelques mètres de nous. Nous observons nos distances sachant qu’un ours noir peut courir très vite, il mange tranquillement tout en ne nous quittant pas des yeux, nous restons environ un quart d’heure à le regarder en ayant la bombe à ours ( une grosse bombe à poivre) dégainée.

Voici une petite présentation des ours provenant du guide « Assurer sa sécurité au pays des ours » édité par le ministère du Yukon :
L’ours noir
Le pelage de l’ours noir est habituellement noir. Il n’a pas de bosse entre les épaules. Ses griffes sont moins longues que celles des grizzlis.
Le mâle pèse environ 135 kg alors que la femelle pèse en moyenne seulement 70 kg.
Son alimentation se compose à 90% de végétaux. Contrairement au grizzli, il se nourrit rarement de racines. Les baies forment une partie importante de son alimentation. Avant le mûrissement des baies, ou lorsqu’elles se font rares, il se met à la recherche d’autres sources de nourriture, notamment celles d’origine industrielle.
L’ours noir vit dans des habitats boisés et est excellent grimpeur. Par conséquent, en cas de menace, il se réfugie habituellement dans la forêt plutôt que d’affronter le danger.

Le grizzli
Le couleur du pelage du grizzli peut varier du blond au brun foncé, en passant par le roux ou même le noir. Les pointes argentées de certains poils peuvent donner au pelage une apparence « grisonnante ».
Le grizzli porte habituellement une bosse proéminente entre les épaules et ses griffes avant sont longues, conçues spécialement pour creuser.
Le mâle pèse près de 250 kg alors que la femelle peut atteindre un poids de 150 kg.
A l’origine, le grizzli ne vivait que dans des habitats ouverts, ce qui l’empêchait de trouver refuge en cas de danger. Aussi a-t-il tendance à se défendre lorsqu’il se sent menacé. Aujourd’hui, il vit dans des habitats ouverts et boisés.

Nous passons la nuit sur les hauteurs du National Elf Refuge un parc créé en 1912 pour sauvegarder les terres d’hibernation de milliers de wapitis à proximité de la ville de Jackson Hole.
La ville de Jackson Hole est une jolie petite bourgade avec un air de western, les entrées de la place centrale sont des arches monumentales faites avec des ramures de cervidés.



Le soir, nous y retrouvons les bulktrotters pour le célèbre rodéo de Jackson Hole, une institution.
Le rodéo consiste en plusieurs épreuves variées : le bronc riding (monte de chevaux sauvages), le roping (capture de veau au lasso), le barrel racing (épreuve de vitesse à cheval autour de tonneaux disposés en trèfle) et le bull riding (monte de taureau)
Il commence toujours par l’arrivée de deux femmes à cheval avec le drapeau des Etats-unis et celui du Wyoming suivi de l’hymne national, tous les spectateurs se lèvent et la main sur le cœur entame le chant. Au cours du rodéo, un jeu pour les enfants est organisé, ils doivent attrapés un ruban accroché sur le dos d’un mouton, Samuel est descendu dans l’arène et a réussit à saisir un des rubans mais malheureusement celui qui n’était pas de la bonne couleur…



Au matin, nous nous dirigeons vers la frontière canadienne en passant par l’Idaho qui est un état que nous n’avons jamais traversé jusqu’à présent.
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