Idaho et Colombie Britannique
- Gwen
- 19 juil. 2017
- 5 min de lecture
Sur la route de l’Idaho le 8 juin, nous passons par le Craters of the Moon National monument c’est un immense plateau de laves noires, le site a servi de base d’entraînement aux premiers astronautes. Le paysage est le résultat de plusieurs séries d’éruptions volcanique qui ont eu lieu il y a 15000 ans pour les plus anciennes, il y a 2000 ans pour les plus récentes. Les volcans ne sont atteints et à tout moment, ils peuvent entrer en éruption.

Une forêt nous attire sur la carte, la Sawtooth, nous traversons des stations de ski magnifique pour y parvenir. Nous nous dénichons un emplacement à côté d’une rivière et juste après il y a une autre clairière, nous nous avançons avec le camping-car pour y accéder et puis …. Nous n’arrivons plus à avancer, le sol est gorgé d’eau, nous aurions dû nous en douter, il avait plu énormément mais nous n’avons pas été assez prudent. Deux heures et demi d’efforts pour essayer de se sortir de là, en creusant, mettant des cailloux sous les roues, des planches, de tout …

Le camping-car s’enfonce encore plus. Il est 8 heures du soir, il est plus que temps d’aller demander de l’aide. Nous nous postons sur le bord de la route avec les enfants pour arrêter la première voiture puissante qui pourrait être capable de nous arracher de là. Heureusement nous sommes aux Etats-Unis et ces véhicules ne manquent pas. Quelques minutes plus tard, nous stoppons un pick-up qui n’hésite pas une seconde à venir nous aider. Philippe a déjà préparé les sangles qui sont attachées immédiatement au pick-up et en deux minutes nous voilà sortis de la gadoue et avec le sourire. L’endroit est sec, nous nous couchons à cet emplacement.

Forts de cette expérience et comme nous voulons profiter un maximum de temps, nous reprenons la highway pour aller au plus vite au Canada, nous passons par l’Oregon et le Washington.
Le 10 juin, nous passons la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, nous avons roulé beaucoup en deux jours et nous arrêtons vers les 19h en trouvant un bivouac magnifique le long de la rivière Fraser qui est en furie. Sur le petit chemin où nous nous installons nous croisons un homme très souriant qui nous dit qu’il n’y a pas de problèmes on peut se poser là pour bivouaquer. Quelques minutes plus tard, le monsieur revient, il s’appelle Jon et a fait demi-tour car il voulait faire notre plus ample connaissance, il nous offre une bière puis une deuxième et nous invite à venir chez lui en nous disant que cela lui ferait énormément plaisir de nous avoir chez lui. « Mais c’est loin chez toi ? » « Non, non, il y a juste 25 km de piste dans la forêt ! » « Ok, on y va ! ».


Thomas grimpe avec lui, ça lui fait une bonne occasion de pratiquer son anglais, il a d’ailleurs eu des conversations très intéressantes sur différentes sujets, l’histoire, l’écologie …
Après 30 km de route, puis 25km de piste avec quelques pauses pour couper des arbres en travers avec une tronçonneuse, nous arrivons dans le domaine de Jon, dans le canyon de Fraser. A 500 mètres de la maison, nous calons, c’est impraticable pour notre véhicule, la verdure envahit la route et les nids de poule s’accumulent. Nous nous installons dans un petit dégagement pour passer la nuit. Jon nous demande si nous avons une arme car beaucoup d’ours passent par-là, nous avons seulement notre bombe à ours. Ça fera l’affaire !

Jon est un personnage atypique avec sa barbe à la ZZ top, il est chauffeur routier et a surtout le cœur sur la main.
Au matin, nous partons visiter sa maison qu’il a entièrement construite de ses mains. Malheureusement, je ne peux vous mettre une photo de sa maison tipi car il préfère la garder top secrète mais elle est fabuleuse. Construite autour d’une grande pierre qui trône dans la cuisine, elle est en bois entourée de grandes vérandas.

L’électricité est produite grâce à la rivière qui coule de la montagne et est stocké dans de grosses batteries.

L’hiver, pour se déplacer, il peut compter sur sa moto neige mais reste la plupart du temps enfermé dans son cocoon qu’il chauffe également grâce à une énorme cheminée centrale. Tous les dimanches, il part manger chez ses amis David et Judy, il est justement dimanche et il a déjà appelé ses amis pour leur dire qu’il avait des invités et qu’il venait avec eux ! Nous sommes repartis pour 20 km de piste pour arriver dans cet autre petit paradis. Le village de Keefers est indiqué sur la carte routière mais en fait c’est seulement deux maisons celle de David et Judy et leur voisin. Ils sont situés dans une sorte d’enclave d’un côté le transcanadien qui part vers le Nord, de l’autre côté la rivière Fraser et le transcanadien qui part vers le Sud. Ils sont tous les deux à l’âge de la retraite mais ne sont pas prêts d’arrêter quoique ce soit, ils ont des projets pleins la tête. Ils veulent créer un campground, proposent des balades en bateau moteur rapide sur la Fraser avec pêche à l’esturgeon, possèdent un long tom pour chercher l’or, des machines pour découper le bois (ils ont des gros besoins de bois pour se chauffer l’hiver), de quoi faire du ball trap, des quads, un trampoline dans le jardin (d’ailleurs Samuel en a gardé un souvenir pendant quelques jours).

Nous avons déjeuner avec eux d’une délicieuse soupe aux pommes de terre et maïs (une recette traditionnelle canadienne) et de club sandwichs tout en discutant de leur vie quelque peu éloignée du monde. Les courses de l’hiver se font chaque mois en allant jusqu’à la banlieue de Vancouver puisqu’ils y ont de la famille et comme cela fait beaucoup de kilomètres, ils peuvent y coucher.
Un jour, son fils vivait dans une caravane dans les bois avec sa fille de 9 ans et sa femme. Au beau milieu de la nuit, ils sont réveillés par un grizzli et ses deux oursons qui essayent par tous les moyens d’entrer pour les dévorer. Il a été obligé de sortir son fusil, a tiré sur la mère qui a continué d’avancer malgré tout et s’est écroulée à un mètre de lui. La caravane a été très amochée et le moral de toute la famille par la même occasion.
Nous avons passé un merveilleux moment en compagnie de nos nouveaux amis et avons promis de repasser les voir en redescendant en Colombie britannique mais au jour d’aujourd’hui des feux sévissent et quasiment toutes les routes sont bloquées et nous ne savons si nous pourrons y repasser.
Un petit peu plus loin nous trouvons un bivouac avec vue plongeante sur la Fraser.

Les paysages de la Colombie britannique sont superbes, nous faisons une étape dans la petite ville de Quesnel, nous avons rencontré à Mexico Kevin http//:www.worldoverland.ca sur Instagram et Facebook : @worldoverland il nous avait donné quelques objets divers dont il n’avait pas besoin pour rendre à ses parents. Nous allons donc chez eux dans une belle maison de bord de lac. Ravitaillement au Walmart, nous faisons notre réserve de délicieux chocolat suisse, 10 tablettes de 400 gr, une petite orgie de chocolat. Entre les mauvais chocolats (notamment le chocolat référence aux Etats Unis le Hershey’s qui a pour nous le goût de vomi) et les chocolats excessivement chers, il nous a manqué. Thomas qui n’a jamais été fan de chocolat se met à l’aimer aussi.
Après Quesnel direction Prince George puis nous attrapons la route 37, la Cassiar Highway qui serpente sur le toit du monde, beaucoup de bivouacs organisés et gratuits au bord des nombreux lacs remplis de poissons, 450 miles ou 720 kilomètres effectués en 3 jours tranquillement.





Les ours sont également présents sur tout le long de la route, nous récupérons ensuite la Alaska Highway jusqu’à Whitehorse dans le Yukon (bien prononcé « on » pour les francophones). Laundry, courses, rencontre avec des charmants franco-américain sur un parking, Karine, Pascal et leurs 3 enfants et c’est reparti, nous prenons la route pour Skagway, une petite ville de l’Alaska.
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