Le Texas

​Le 1er Avril, la frontière des Etats-Unis est en vue, nous la franchissons à 8h du matin, du côté mexicain les agents nous disent d’avancer. Après la fouille du camping-car par une agent des douanes et la suppression de quelques produits alimentaires (seulement ceux qui ne sont pas emballés, mais j’avais quasiment tout liquider avant la frontière), nous arrivons au bureau de l’immigration, Sandra demande 6 mois de visa qu’elle n’obtient pas nous ne demandons donc même pas. Le responsable nous indique ensuite qu’il n’y a pas de problèmes nous pourrons ressortir du territoire et y rerentrer avec 3 mois supplémentaires (par la suite nous apprendrons que ça dépend complétement du douanier, de sa gentillesse, de sa bonne humeur, etc, etc, …)

Nous faisons l’entrée mais n’avons pas fait la sortie du territoire mexicain ! D’ailleurs, Sandra et Julien ont eux payé un droit d’entrée pour leur véhicule conséquent qui leur est restitué normalement à la sortie du territoire.

Nous requittons les Etats-Unis pour repartir au Mexique, le tampon de sortie est très rapide, les douaniers mexicains nous contrôlent, ce sera la première fois qu’un chien vient nous renifler depuis le début du voyage.

L’annulation du permis provisoire de circuler au Mexique pendant 10 ans se passe dans une petite cahute, il y a un petit panneau, « Je reviens bientôt », après une bonne quinzaine de minutes d’attente, l’agent annule le permis et les vagueauvent sont remboursés.

Les douaniers américains nous laissent repasser avec des grands signes d’au revoir.

Après quelques courses à Laredo où nous redécouvrons les incroyables et énormes supermarchés américains d’une propreté sans failles, d’un ordre impeccable, la route d’un State Park est prise Garner SP. Finalement nous nous stationnons dans un parking payant sur le bord d’une rivière juste à côté du park, les enfants se baignent dans une eau cristalline. Au matin, le propriétaire du terrain vient nous demander ses 20$ pour l’emplacement, il nous présente ses photos de pêche, de chasse, le vrai texan comme on peut l’imaginer.

Notre dernier passage aux USA a eu lieu il y a bientôt 4 ans quand nous avions loué une voiture pendant 40 jours de Denver à Seattle avec une tente, nous nous étions régalés avec les enfants. Depuis les américains n’ont pas changé, nous sommes toujours aussi surpris par leur façon d’être à l’opposé total de l’image qui est véhiculée en France. Les américains sont souriants, gentils, quand on entre dans un magasin la porte est toujours tenues pour les suivants, c’est très facile de commencer une conversation avec eux, ils sont à l’écoute, admiratifs. Au quotidien, la vie est très agréable à vivre. Un seul hic ou pas … l’impression que l’aventure est terminée et que nous sommes dorénavant en vacances … La vie est si simple ici …

Nous découvrons le parc de Big Bend, nous n’oublions d’acheter à l’entrée la carte America the Beautiful moyennant 80 $ par véhicule, elle donne droit à la visite de tous les parcs américains pendant 1 ans plus quelques avantages supplémentaires comme des réductions de – 50 % sur certains campgrounds. Le parc Big Bend est grandiose, c’est un désert qui épouse la forme du rio grande qui marque ici la frontière avec le Mexique. Nous passons trois jours dans le parc moyennant un tarif de 12$ pour les vagueauvent et nous dans des campgrounds rustiques c'est-à-dire sans services. Le premier campground est situé juste à côté du Rio, le Mexique a quelques mètres. Le Rio Grande est d’ailleurs très étroit et très peu profond, le passage de la frontière se fait ici très facilement et c’est très connu et n’a rien d’effrayant selon les américains rencontrés, les mexicains qui passent la frontière sont appelés les wetbacks ou dos mouillés puisqu’ils passent le rio à la nage. Nous visitons le parc avec une randonnée de 8km aller/retour qui parcourt le seul massif montagneux du parc, les Chisos Mountains vers la Windows View trail une fenêtre qui s’ouvre sur le désert. Après un petit bain dans un bassin d’eaux chaudes naturelles et une randonnée d’une heure jusqu’à une Balanced Rock, une pierre en équilibre précaire, nous arrivons à notre deuxième campground en plein désert après une piste quelque peu acrobatique mais notre Fiat tient très bien la route.

Nous y fêtons les 50 ans de Philippe en compagnie de nos fidèles amis au menu poulet mariné par Sandra, riz à la coco à la façon colombienne et deux gâteaux achetés congelés un à la noix de coco et au chocolat.

Nous découvrons les alentours de notre bivouac, en marchant quelques centaines de mètres quelques restes d’habitations sont visibles, un petit village se tenait là au début du XIXe siècle et nous découvrons des morceaux de verres, des outils, des boites de conserves, un vieux sommier à ressort, la rouille a bien attaquée, les murs sont très peu visibles mais l’émotion est toujours là quand nous découvrons des traces du passé.

Le soir, soirée cinéma en plein air avec visionnage d’un western bien sûr.

Samuel dort avec ses copines Lalie et Céleste dans la tente.

Une grande partie du Sud-ouest américain fut mexicain jusqu’en 1845, le Mexique affaiblit par des révolutions beaucoup trop fréquentes laissèrent péricliter leurs terres du nord et s’y installer peu à peu des pionniers américains entreprenants. Au Texas, la fronde de ces nouveaux venus contre le gouvernement de Mexico finit par dégénérer, une révolte armée mène à l’indépendance puis quelques années plus tard en 1848 après une guerre courte les Etats-Unis s’appropriaient toutes les terres au nord du Rio Grande et à l’ouest jusqu’au Pacifique contre une indemnité financière symbolique.