La Bolivie
- philippe viejo
- 17 janv. 2017
- 6 min de lecture
Le passage en Bolivie se fait par la ville de Villazon et est épique. Nous traversons sans encombre la douane puis nous nous élançons sur les routes après une dizaine de kilomètres nous arrivons à un péage où l’on ne peut payer qu’en Bol et nous n’avons aucune liquidité bolivienne, retour vers Villazon. Je pars avec Samuel et toutes les espèces restantes des différents pays traversés, chilien, argentin et brésilien, finalement nous n’arrivons à échanger que l’argent de la frontière la plus proche l’Argentine. Nous revenons avec notre maigre butin et reprenons la route, nous décidons de nous arrêter faire de l’essence et avons la merveilleuse surprise d’apprendre qu’en Bolivie pour les étrangers le prix de l’essence c’est fois trois, nous qui pensions enfin payer un peu moins cher qu’en France, par la suite nous avons compris le « truc » et réussit à négocier pour payer un peu moins cher. De plus tous les achats se font en liquide et bien sûr nous n’avons pas assez de liquide ! Retour à Villazon pour trouver un distributeur automatique, pour se garer nous prenons un magnifique sens interdit en toute connaissance de cause sous le nez d’un policier, il vient vers nous et nous choisissons la ruse, ne pas le laisser parler et expliquer notre problème, nous arrivons tout juste dans leur beau pays et nous voulons prendre de l’essence mais n’avons pas de liquidités, il nous propose de nous accompagner au distributeur ! Ouf c’est bon nous avons échappé à la contravention.
Ce qui est surprenant à l’arrivée en Bolivie ce sont les tenues traditionnelles que toutes les femmes portent, alors qu’en Argentine et au Chili, nous avions eu le sentiment de ne pas être dépaysés et de retrouver quasiment les mêmes us et coutumes qu’en Europe.


Enfin nous arrivons à sortir de la ville avec le plein d’essence et à prendre la route et le péage, nous faisons route vers Tupiza, où nous nous arrêtons faire quelques courses, les petites tiendas sont minuscules et permettent juste de subvenir aux besoins minimums pâtes, riz, quelques fruits et légumes, des bouteilles d’eau et c’est tout, après une nuit passée non loin de Potosi, la ville minière de Bolivie avec ses nombreuses mines d’argent, je descends prendre du pain dans la ville et remonte dans le camping-car en disant à Philippe que dans la nuit j’ai oublié tout mon espagnol, j’ai discuté avec le monsieur de la boutique un bon quart d’heure en ne comprenant pas un seul mot ! Je compris plus tard que la langue la plus parlée ici est le Quechua et systématiquement beaucoup de boliviens parlent en Quechua sans se soucier du fait que l’on ne le comprenne pas, cette langue étant bien différente de l’espagnol.
Après avoir traversé des montagnes superbes, nous parvenons à Uyuni, une petite ville célèbre pour sa proximité avec le salar le plus grand du monde, le salar d’Uyuni. Après les corvées des villes d’usage, linges, courses, etc, … nous décidons de passer la nuit au milieu du salar. Quelle émotion ! Nous avons vraiment le sentiment d’être sur un autre monde 12 500 Km2 de sel, la courbure de la terre est même visible tant l’immensité est grande. Le coucher du soleil sur le salar est impressionnant, la nuit se passe dans le silence le plus total, nous avons le sentiment d’être des privilégiés de pouvoir vivre cette expérience, seul un habitant vit sur le salar sur une des îles qui s’y trouve. Sur 12 500 Km2 il y a donc seulement notre camping-car et un vieux poète local !

Le jour suivant, nous revenons à Uyuni pour le marché, où nous achetons toutes nos victuailles, fruits, légumes et œufs. Avec Samuel, nous visitons le marché couvert, la viande est sur les étals non réfrigérés avec les mouches qui tournent autour, nous nous passerons de viande … Le marché est très vivant, nous y sommes les seuls touristes. Nous allons également visiter le cimetière de train, de nombreuses carcasses de train dépérissent, nous faisons quelques images et rencontrons El Vuelo del Apis https://www.facebook.com/elvuelodeapis/?fref=ts une famille espagnole avec trois petites filles, tout les deux sont maitres en Espagne dans une école communautaire du côté de Séville et sont en Amérique du sud pour faire les abeilles, ils passent d’école communautaire en école communautaire pour polliniser comme ils disent, très beau projet et très belles personnes. Cela me rassure sur mon niveau d’espagnol, puisque là je comprends parfaitement et arrive à bien m’exprimer Ingrid me rassure, elle non plus ne comprend parfois rien à ce qu’on lui dit !


Nous repartons dans le salar pour 3 jours complets supplémentaires que nous passons à faire des balades sur les petites îles et pour Thomas et Samuel faire du mountain board. Juste avant de sortir du salar nous retrouvons les vagueauvent http://vagueauvent.blogspot.com.ar/ http://globsisters.blogspot.com.ar/p/accueill.html
pour quelques heures et en profitons pour faire des séances photos familiales. Le sentiment de marcher sur le salar est assez étrange, les grains de sel crisent sous les pieds comme l’impression de marcher sur la neige.


Le sel provoquant des corrosions importantes, nous allons faire nettoyer notre véhicule à Uyuni, le lavage de voitures (labellisé Dakar) est installé dans le jardin d’une habitation privée. Pendant que nous allons acheter de la coca et du pain au marché avec Thomas, Philippe et Samuel restent avec les propriétaires du lieu, l’échange est très agréable, Philippe entend de la bouche de la jeune femme de la maison : « Tu as les yeux qui ressemblent au ciel ! » La grand-mère nous apprend quelques mots de Quechua et nous montre son tatoo empaillé qui doit être présent dans chaque famille pour espérer avoir de l’argent.
Nous repartons en laissant notre numéro, ou du moins parce que la jeune femme demande son numéro à Philippe !
Nous avons pris la décision de ne pas rester plus de temps sur la Bolivie et de nous diriger directement vers le Pérou et ces multiples richesses, nous faisons direction vers le Nord pour rejoindre la frontière en essayant d’éviter au maximum la grande ville de la Paz. Nous parvenons à ne pas rentrer dans la ville la plus haute d’Amérique latine qui culmine entre 3200 et 4000m d’altitude.
La Bolivie est dirigée par Evo Morales qui a autorisé le travail des enfants à partir de 10 ans, on estime qu’environ 800 000 enfants travaillent quotidiennement en Bolivie et notamment dans les mines d’argent de Potosi même si les travaux dangereux sont interdits en théorie aux enfants.
Après la sortie de l’agglomération, nous rejoignons le fameux lac Titicaca, sa rive ouest qui nous permet de passer la frontière pour le Pérou. Le passage de la frontière est un peu folklorique, tout simplement pour la trouver, nous avons tourné plusieurs fois dans le village, arrivés à la frontière pour les camions, marche arrière, ensuite nous avons vu un tout petit panneau nous indiquant la direction, puis plus rien, il nous a fallu demander plusieurs fois dans le village la route, il y avait des travaux de partout, des sens interdit et des routes bloquées par des poteaux. Nous accédons finalement au poste qui est bondé, après presque une heure d’attente, nous quittons enfin la Bolivie pour arriver du côté du poste péruvien.
Les procédures se passent parfaitement pour nous, puis nous devons faire l’importation temporaire du véhicule comme cela se fait à chaque passage de frontière et là ça coince, nous n’avons pas l’assurance du véhicule. Auparavant étant dans les pays du Mercosur, nous avions une assurance prise de France qui fonctionnait pendant 3 mois … En fait depuis presque un mois nous roulions sans puisque nous avons mal géré l’affaire … A partir du Pérou il faut prendre à chaque fois une assurance différente. Le douanier nous indique un endroit dans le village pour prendre ce qu’ils appellent la SOAT, nous partons avec Philippe en laissant les enfants dans le camping-car, cherchons une banque pour prendre du liquide et partons à la recherche, une fois l’établissement trouvé, nous nous retrouvons face à une employée très très … endormie qui ne trouve pas le tarif qui convient, qui téléphone au siège, qui envoie des mails au siège, et nous nous attendons, au bout d’un bon moment on s’impatiente et lui dit que nous avons les enfants dans le véhicule et que ça commence à faire vraiment long, surtout que à côté un jeune homme venait de passer pour une assurance et avec une moto il venait de payer 300 sols alors que l’on connaissait les tarifs ailleurs 90 sols pour un mois. Nous lui demandons de nous faire un papier comme quoi, elle ne peut pas nous faire notre assurance pour le présenter au douanier, après beaucoup d’hésitations nous ressortons avec notre papier, le douanier nous laisse partir avec obligation de faire l’assurance à la ville suivante.
Le 14 décembre nous voilà enfin véritablement dans le pays, c’est la première fois que nous avons des soucis pour le passage de la frontière.
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