Le Nord du Chili
- philippe viejo
- 15 déc. 2016
- 7 min de lecture
Le 25 novembre, nous arrivons dans la très belle vallée de l’elqui, une vallée au milieu du désert plantée de vignes. C’est le lieu de naissance de la poétesse Gabriela Mistral, premier prix Nobel de l’Amérique du Sud, elle a également été institutrice dans son village de naissance, Montegrande. Le soir, nous sommes allés à l’observatoire Mamalluca pour observer les étoiles avec un spécialiste totalement passionné, plusieurs télescopes ont été utilisés pour observer les amas d’étoiles et différentes planètes. Le lendemain, nous nous sommes rendus avec Samuel à l’école Gabriela Mistral de Montegrande pour une matinée de classe qui nous a beaucoup plue.


Dans l’après-midi, nous reprenons la route pour quitter cette belle vallée qui aura été pour nous un havre de paix après les grandes villes pas toujours très sécurisantes, nous nous retrouvons le soir pour dormir au sommet d’une colline au bord du pacifique, idyllique…
Le lendemain la route nous mène jusqu’au parc pan de Azucar, nous nous installons un peu au-dessus de la plage et voyons au loin arriver les vagueauvent … nous ne comptons plus le nombre de fois où nous nous retrouvons, ils sont devenus de vrais amis et nous avons toujours autant de plaisir à les retrouver, nous passons donc une agréable soirée en leur compagnie en goutant la boisson locale le pisco (alcool de raisin à environ 40°, euh … un peu trop fort pour moi).

Dimanche 27 novembre, nous passons la matinée à la playa Blanca du Parc National pan de Azucar, les enfants passent une partie de leur matinée à observer des loutres et des dauphins sauter dans les vagues et les vagueauvent nous quittent.
Après le repas, nous reprenons la route et croisons une voiture déjà rencontrée la veille un français avec une espagnole en voyage pour 3 mois au Chili. Quelques mètres plus loin, elle est arrêtée sur le bord de la route, les pneus sentent le brulé et ils s’inquiètent, nous nous arrêtons et constatons que ce n’est rien. Nous repartons, 100 mètres plus loin un pick-up est ensablé, nous nous arrêtons pour tenter de les tracter, un couple de chinois est déjà sur place, puis arrive la voiture du français et un pick up avec 5 grands gaillards finalement tout le monde se met à pousser le pick up et il est sorti en un rien de temps. Les chinois très sympathiques viennent faire un brin de causette et les colombiens du pick up aussi. D’un moment galère est devenu un moment de superbe échange ! Photo à l’appui.

La prochaine grosse étape est San Pedro de Atacama, c’est la traversée du désert pour y arriver le désert d’Atacama, le plus aride au monde, certains villages n’ont de mémoire d’hommes jamais connus la pluie et rationnés, une heure d’eau par jour, après une lessive, le linge est sec en une heure … Nous mettons deux jours pour arriver jusqu’à San Pedro avec un arrêt près de las manos del desierto, une sculpture érigée en béton au beau milieu du désert. Nous traversons des zones arides avec des villages abandonnés après la fin soudaine de l’exploitation du salpêtre.
Sur la route nous irons jusqu’à 3410 m d’altitude en une centaine de kilomètres depuis la mer, les oreilles commencent à claquer. Les paysages sont grandioses, canyons colorés à perte de vue, des kilomètres et des kilomètres de sable. Nous arrivons à la vallée de la mort d’Atacama.
La soirée se termine par une petite balade dans le petit village de San Pedro d’Atacama le 28 novembre à la nuit tombée. Le village est construit de petites maisons en adobe, un mélange de terre, de paille et d’eau. Il est agréable avec ses maisons basses, c’est un village totalement envahit de touristes, anglais, américains, chinois, hollandais, argentins et beaucoup, beaucoup de français.
Le lendemain, nous partons visiter le pukara de quitor, une forteresse érigée au XII e siècle par les atacaméens, tous les habitants des alentours venaient s’y réfugier quand un danger menaçait. La pukara s’étend sur 2,5 hectares, elle est haute de 70 mètres. Les espagnols en 540 attaquèrent la pukara avec 30 soldats à cheval, les atacaméens ne connaissaient ni les chevaux, ni les armes à feu, ils furent vaincus très rapidement. Un sentier de randonnée d’une heure permet de monter au poste de garde tout en haut de la montagne et qui permet une vue plongeante sur la vallée de la mort, vertigineux.

Sur le sentier il y avait un panneau avec un très beau poème de Gabriela Mistral El placer de Servir
Toda naturaleza es un anhelo de servicio.
Sirve la nube, sirve el viento, sirve el surco.
Donde haya un árbol que plantar, plántalo tú;
Donde haya un error que enmendar, enmiéndalo tú;
Donde haya un esfuerzo que todos esquivan, acéptalo tú.
Sé el que aparta la piedra del camino, el odio entre los
corazones y las dificultades del problema.
Hay una alegría del ser sano y la de ser justo, pero hay,
sobre todo, la hermosa, la inmensa alegría de servir.
Que triste sería el mundo si todo estuviera hecho,
si no hubiera un rosal que plantar, una empresa que emprender.
Que no te llamen solamente los trabajos fáciles
¡Es tan bello hacer lo que otros esquivan!
Pero no caigas en el error de que sólo se hace mérito
con los grandes trabajos; hay pequeños servicios
que son buenos servicios: ordenar una mesa, ordenar
unos libros, peinar una niña.
Aquel que critica, éste es el que destruye, tu sé el que sirve.
El servir no es faena de seres inferiores.
Dios que da el fruto y la luz, sirve.
Pudiera llamarse así: "El que Sirve".
Y tiene sus ojos fijos en nuestras manos y nos
pregunta cada día: ¿Serviste hoy? ¿A quién?
¿Al árbol, a tu amigo, a tu madre?
En retournant au centre de San Pedro nous retrouvons les vagueauvent !! Ils ont un bon plan puisqu’ils ont vu dans le site des 5 roulent en carrosse un endroit pour aller se baigner dans un bassin d’eau tiède pas connu, nous suivons donc leur directive surtout que le lien est sur la route des geysers El Tatio que nous avions l’intention d’aller visiter. Ce point a été un petit paradis, les camping-cars posés l’un à côté de l’autre, les enfants ont passé une bonne partie de l’après-midi à s’ébrouer dans l’eau au milieu d’un canyon, nous les avons ensuite rejoint pour prendre un bon bain bouillonnant !! Le traditionnel apéritif clôture la journée avec un poulet mariné en grillade et des chamallows grillés au feu de bois en dessert.
Le lendemain nous décidons de nous rendre au geyser mais pas avant la fin de journée pour passer la nuit sur place car les geysers sont réputés plus actifs aux premières lueurs du jour, les jets de vapeur sont dus au contact entre le fleuve souterrain gelé et le magma volcanique. La montée n’est pas simple jusqu’à El tatio qui se situe à 4200 mètres d’altitude, nous apercevons en route nos premiers lamas. En arrivant vers les 17h au sommet, nous interrogeons le gardien qui nous dit que moyennant une petite propina, il nous laissait entrer pour profiter des bains chauds à l’air libre, nous lui donnons 6000 $ pour nos deux familles l’équivalent de 8 € (sachant que l’entrée du parc le matin est de 5000 $ par personne) et partons nous baigner tous ensemble, l’eau sortant en bouillant à 4 mètres de nous, un paysage époustouflant autour de nous mais une température extérieure qui descend dangereusement, la veille nous a appris le gardien, la température pendant la nuit est descendue à -17°. Après la sortie du bain, nous observons quelques geysers et redescendons Sandra souffre du mal d’altitude et dormir à cette altitude n’est pas formidable et l’éventualité d’une nuit à -17 nous fait un peu peur, nous retrouvons donc notre bivouac du matin à 22 heures le soir.
Le lendemain nous revenons sur San Pedro, faire quelques courses, il y a un boulanger français qui fait du très bon pain. Nous nous rendons également à la jolie place principale du village qui n’est pas trop bondée puisqu’en journée tous les touristes sont en excursion. Nous visitons l’église de San Pedro faite en adobe blanche la toiture en bois de caroubier reliés par des liens de cuir, nous y faisons la connaissance d’une famille de français en tour du monde sac à dos, Gwénaëlle, Mathieu et leurs deux petites filles. Le musée des météorites est très intéressant, la visite est faite avec un mp3 en français avec des explications très complètes, beaucoup de météorites de différentes sortes sont présentées, le créateur du musée et son frère ont trouvé quelques 3000 météorites dans les alentours en 30 ans. Ils partent toute la semaine avec leur tente dans le désert et cherchent sans relâche. A la fin de la visite, trois grosses météorites peuvent être touchées, la guide nous apprend à différencier une météorite d’une pierre lambda, le pouvoir magnétique (certaines contiennent seulement 15% de fer et d’autres 35), les cicatrices qui sont formées quand elles rentrent dans l’atmosphère, les veines qu’elles contiennent, le « côté fondu ». Cette visite a été très instructive et a motivé les enfants pour en chercher ou plutôt en trouver.

Los renardos autour du monde rencontrés sur la carretera austral nous ont indiqué un coin pour bivouaquer sur le salar d’Atacama, nous nous y rendons avec les vagueauvent. Après la visite du petit village de Toconao un oasis en plein milieu du désert qui vit de la culture des fruits avec sa jolie église avec les portes et les charpentes en bois de cactus et lien en cuir, nous arrivons à Camar, un autre village oasis, nous vagabondons dans les rues désertes et observons les travaux des élèves à la porte de l’école, une salle de sport énorme a été construite pour les habitants qui ne sont pas très nombreux.
Le bivouac est parfait sur le salar à côté de bassins d’eau salée. Les enfants sortent les cerfs-volants et le board, ils s’éclatent à faire voler et à tenter d’avancer avec la planche. Thomas et Samuel se débrouillent très bien en mountain board. Le soir, un plouf dans l’eau salée.
Le jour suivant nous remontons sur San Pedro pour profiter de la connexion internet gratuite de la Zona chili Gob, qui n’est pas forcément toujours très fiable mais nous arrivons tout de même à accéder un peu à internet. Thomas doit envoyer régulièrement des devoirs au CNED, Philippe travaille aussi de temps en temps à distance et nous profitons de ces connexions pour envoyer des nouvelles, mettre à jour le site, etc, … Nous avons également dans tous les pays pour l’instant acheté une carte SIM (Chip) pour une petite connexion mais qui ne nous permet pas par exemple de télécharger un film sur la toile, cela fonctionne seulement si on a du réseau pour les mails, messenger ou Facebook.
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