L’école à Ushuaia en Argentine
- Gwen
- 28 nov. 2016
- 5 min de lecture

Le 17 octobre, nous nous sommes rendus avec Samuel dans une classe pour la matinée à Ushuaia. Nous étions dans l’école N°1 de la terre de feu argentine. Une très grande école avec 50 enseignants et une quarantaine de classes.
L’école en argentine est considérée comme l’une des plus avancée en Amérique Latine et est pour cela reconnue par l’UNESCO et l’UNICEF. Elle est obligatoire entre 6 et 14 ans. L’école publique est gratuite mais il n’y a pas de transports scolaires et les élèves doivent acheter leurs livres et leur blouse blanche. Les écoles privées sont elles payantes.
Le premier niveau (EPB : Education Primaire Basique) est l’école primaire qui se compose de 6 grades de la première à la sixième divisée en 2 cycles : première à troisième année scolaire et quatrième à sixième année scolaire.
Le second niveau (ESB : Education Secondaire Basique) 3 grades puis L’école secondaire Orientée dure trois ans et offre plusieurs orientations. C’est le dernier cycle obligatoire.
La classe a lieu le matin pour les primaires et l’après-midi pour les secondaires, les classes servent donc à deux classes différentes. Les primaires ont 20 heures par semaine de cours de 8h30 à 12h50. Les
A notre arrivée à l’école à 8h15 nous sommes accueillis par la secrétaire qui va consulter la maîtresse de la sixième classe (la dernière classe du primaire) pour savoir si celle-ci veut bien nous accepter dans sa classe.
La classe commence théoriquement à 8h30, en arrivant dans la classe, la maitresse nous invite à venir devant les élèves, une classe de 24 élèves. La classe est ouverte, les élèves s’installent au fur et à mesure certains arriveront jusqu’à 9h30, (pour la maîtresse c’est le problème de l’école publique, ils ne peuvent rien dire aux élèves). Même si tous les élèves ne sont pas là, les cours commencent à 8h30 pile. Les tables sont placées par deux en face du tableau, les élèves arrivant en retard n’ont plus de places et vont chercher dans une autre classe des tables.
Nous commençons à nous présenter et à parler de notre voyage. Une petite séance sur la France : Conoces Francia ? Que sabes de la Fra ncia ? Les enfants sont motivés certains me parlent de Paris, du dessin animé Ratatouille, des mots qu’ils connaissent. Un élève nous déclare : « si no era Argentino, me gustaria ser Frances » (Si je n’étais pas argentin j’aurais bien aimé être français). Je leur propose d’apprendre une petite phrase en français : Comment t’appelles tu ? Je m’appelle … Tout le monde se prête au jeu cela nous permet en plus avec Samuel de retenir quelques prénoms. Ils se moquent forcement les uns des autres mais n’en mènent pas large quand vient leur tour. Consciente que l’enseignante n’attendait pas ma venue je ne prolonge pas ma séance plus longtemps que environ 20 minutes.
Nous installons donc Samuel sur une table et je me mets en observation dans le fond de la classe.
Au tableau est écrit une division. Peu d’interaction entre les élèves et l’enseignante et pas d’autorité exercée la maîtresse est l’enseignante spécialisée qui est remplaçante pour la matinée. Les séances durent chacune 40 minutes, il y a une maîtresse pour les matières scientifiques et une maîtresse pour les matières littéraires.
Après avoir fait venir au tableau quelques élèves pour résoudre des divisions, le cours de sport commence les élèves enlèvent leurs blouses, Samuel les suit et va rejoindre la maîtresse chargée du sport, je reste discuter avec la maîtresse qui m’en apprend plus sur le métier, les maîtresses travaillent sur deux écoles, une le matin et une l’après-midi, les maîtresses spécialisées prennent des élèves même en dehors des horaires de classe. Elle me dit la difficulté de ce système de classe du matin, les enfants sont ensuite la plupart du temps livrés à eux -mêmes car les parents travaillent beaucoup, des devoirs à la maison sont demandés mais rarement exécutés. La maîtresse ayant de l’occupation me propose d’aller voir la classe voisine qui est du même niveau, c’est l’enseignante du littéraire qui y est présente, la classe est différemment agencée en petits îlots de quatre et un calme parfait y règne. Le cours du jour une remise en ordre d’un texte en se référant aux divers indices de l’écrit. L’équivalent d’un auxiliaire de vie est présent dans la classe pour s’occuper de 4 élèves en besoin. Cette jeune femme suit ces 4 élèves en permanence.
La classe après le sport revient, j’attends la fin du cours pour poser encore quelques questions à la maîtresse du littéraire, les études secondaires de maîtresse durent 6 ans.
Les enfants ont leur première pause de 10 minutes, je reviens avec la première classe, la maîtresse remplaçante commence à corriger les divisions qu’ils avaient à réaliser à la maison puis à écrire des problèmes mathématiques au tableau, les élèves sont totalement agités.
Je retrouve exactement les mêmes élèves qu’en France, pas évidents à canaliser, les garçons prenant le dessus sur les filles et essayant d’attirer toute l’attention à eux. Les filles en retrait, sérieuses copient les énoncés des problèmes, ils utilisent des crayons bics et écrivent en attaché.
Les problèmes me paraissent très simples pour cette tranche d’âge : il y a une corde rouge de 20 cm et une corde bleue de 15 cm, il faut faire des morceaux égaux. Combien de cm font-ils ?
La cloche sonne pour la deuxième pause qui est plus longue que la précédente, le gouvernement offre à chaque élève, du lait chocolaté et du pain puis chaque élève a un tour pour apporter des viennoiseries pour toute la classe. Ce jour-là en plus il y avait un anniversaire avec un gâteau monumental au dulce de leche avec du chocolat, etc, etc, …Après ce petit goûter pantagruélique, les enfants sortent dans la cour pour quelques minutes.
Les enfants remontent en classe, la correction des exercices est faite mais quasiment aucun élève ne prend la correction et là j’ai le sentiment d’un flou complet. La maîtresse ne s’occupe plus du tout des élèves, ils rigolent, posent des questions à Samuel sur des mots de vocabulaire en français, Samuel doit avoir une dizaine d’élèves autour de lui en permanence, les élèves sortent sans demander la permission.

La fille dont c’était l’anniversaire vient me parler, elle est très curieuse de la langue et me dit prenant des cours d’anglais en dehors de l’école et vouloir apprendre aussi le français, elle est très gentille. La maîtresse vient sans arrêt à la porte pour regarder dans le couloir, elle m’explique que normalement la maîtresse de littérature devait prendre la relève mais elle est en réunion avec des parents. L’école devait terminer ce jour-là à 12h50 mais elle laisse finalement partir les élèves vers les 12h15.
Cette première expérience dans une classe me laisse une sensation étrange avec le sentiment que les élèves n’ont rien appris ce jour … peut-être est-ce notre présence qui les a perturbés ? Les enfants ne paraissent pas du tout recadrés, ils n’ont aucune obligation de travail.
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