Perito Moreno et Fitz Roy deux merveilles

Nous repassons dans la journée du côté argentin pour monter vers la ville de el Calafate, un poste d’essence est à mi-parcours nous nous arrêtons pour faire le plein et on nous annonce qu’il n’y a pas de gasoil « quisas mañana ! » le quisas nous paraissant tellement approximative, nous évaluons nos chances d’arriver à destination, il nous reste à priori juste de quoi arriver à destination avec le bidon de réserve mais il y a du vent, il se fait tard et nous n’avons pas envie de tomber en panne à 20h sur le bord de la route et de devoir faire du stop pour aller chercher de l’essence dans la nuit, nous nous arrêtons devant une estancia pour passer la nuit. A 6h du matin, nous redécollons et arrivons par miracle à El calafate à la station d’essence, puis en route pour un petit déjeuner bien mérité dans la boulangerie la plus réputée Don Luis, un submarino pour les enfants (un lait chaud mousseux avec une barre de chocolat en sousmarin) et des tartines de pain grillé après ce stress c’est tout ce qu’il nous fallait.

La ville de El calafate est très jolie, très propre avec des chalets en bois, une offre touristique très importante puisque c’est la ville la plus proche du célèbre glacier el Perito Moreno, en fin de matinée nous nous dirigeons vers le glacier juste après l’entrée, il y a une aire de repos avec parillada, nous nous y installons pour cuire notre viande quand nous retrouvons … les vagueauvent bien sûr, ils sont accompagnés de deux autostoppeurs Max et Marie en tour du monde depuis 14 mois.

Nous restons discuter quelques temps, Max et Marie nous quittent en stop puis les vagueauvent partent à la découverte du glacier pendant que nous mettons les enfants au travail, à 16h nous allons découvrir cette merveille de la nature. Nous sommes estomaqués par la beauté de ce monument, le glacier est vivant, il craque, bouge, des morceaux se détachent et tombent brutalement dans l’eau. Le spectacle est hypnotisant, nous avons retrouvé les vagueauvent et comme il est 19h passé il n’y a plus personne sur le site nous avons le glacier pour nous seuls … merveilleux ! Nous quittons le site à 21h en se disant que nous serions bien revenus le lendemain et le sur lendemain et le sur sur lendemain, bref la sensation que nous avons ressentie a été fabuleuse et nous regrettons de ne pas être venus dès la première heure du matin.

La prochaine étape est la petite ville de El Chaten et le célèbre Fitz Roy, une très belle montagne, c’est la capitale de la randonnée. Nous arrivons en même temps que les vagueauvent et nous nous installons sur le parking d’une randonnée de 10km qui s’approche du sommet du Fitz Roy, départ au matin avec le pique-nique malheureusement sans Céleste qui nous a fait une cascade au Perito Moreno. La randonnée est très belle mais le dernier kilomètre difficile, nous arrivons au sommet sous des bourrasques de vent terribles, un canadien tombe devant nous à deux reprises emporté avec le vent il ne peut se retenir. Nous mangeons en nous cachant derrière un rocher et redescendons après une pause courte, pas moyen de s’abriter.

La météo nous annonce des vents violents avec rafales à 120 km/h nous décidons de trouver un endroit à l’abri pour attendre que le vent se calme et nous enfonçons par un chemin caillouteux dans une vallée où nous trouvons un emplacement protégé, ne tenant pas en place nous n’y resterons qu’une journée alors que les vents étaient prévus pour les 3 jours à venir. Les vagueauvent nous ont déjà quitté depuis quelques heures et comme à nous habitude nous nous sommes dit au revoir, à demain.

Nous reprenons donc la route pour rejoindre la fameuse carretera austral au chili, mais avant il y a la route 40 et son vent patagonien. La route se transforme sur certaines portions en piste, un des pneus n’a pas résisté, il a explosé.

Tout le monde sort du camping-car et participe au changement du pneu, le camping-car penche dangereusement, nous ne savons pas si le cric va pouvoir supporter le poids au bout de environ une heure la roue est changée, nous reprenons notre route et dix minutes après nous voyons en sens inverse un véhicule dont la silhouette ne nous est pas étrangère … Les oukilay que nous avions quitté à Rawson après notre fameuse soirée crêpe à Punta Ninfas. Ils viennent de finir la carretera australe avec des étoiles plein les yeux mais plus de réserves de nourriture dans le camion … ça tombe bien nous non plus nous n’avions pas eu le temps de prendre le petit déjeuner puisque nous étions partis très tôt avant que le vent ne se lève. Nous avons donc pris un petit déjeuner tous ensemble dans notre camping-car dans un lieu assez improbable le bord de la ruta 40… Le petit déjeuner qui a d’ailleurs eu lieu jusqu’à presque midi. Nous leur disons bien au revoir à un de ces jours en Bretagne !!!

Le but maintenant c’est de trouver une goméria pour changer le pneu explosé à la prochaine ville Gobernador, il y a bien deux goméria, la première en a bien un usagé bien sûr mais un peu plus petit mais c’est pas grave nous dit-il, nous allons à la deuxième qui en a un de la même taille que les nôtres mais un neuf non plus … En désespoir de cause, nous le prenons sachant que la route qui nous attend n’est pas de tout repos. Nous partons à la recherche de l’YPF pour faire le plein d’essence et qui rencontrent-on sur le bord de la route, les vagueauvent ! Nous passons un moment à discuter, ils reprennent la route et nous dans la foulée. Le lendemain après un arrêt sur le bord de la route entre midi et dix-huit heures, les rafales étaient tellement violentes que nous avions peur de nous retourner et un sauvetage par Samuel, Philippe a voulu descendre pour voir quelque chose sur la route et il avait oublié de mettre le frein à main, c’est Samuel qui s’est précipité pour appuyer sur le frein, nous arrivons dans la ville de Périto Moréno, nous n’avons plus de gaz pour le chauffage, la cuisine et le réfrigérateur, mais impossible d’en trouver dans la ville, nous prenons notre mal en patience....