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L'Argentine du Nord Est

  • Gwen
  • 12 oct. 2016
  • 11 min de lecture

Le passage en Argentine se fait le 8 septembre.

Nous arrivons à Concordia en Argentique, Thomas a repéré un Camping La tortuga Alegre le long du fleuve Uruguay qui est très connu pour la pêche au Golden Dorado, un poisson mythique, le présentateur de l’émission « River monster » est un fervent pêcheur de la rivière ainsi que Brad Pitt. Après quelques courses au Carrefour et oui le Carrefour est aussi installé en Argentine, nous prenons le chemin du camping et nous déchantons rapidement, le chemin n’est pas franchement de tout repos nous passons au milieu de maisons de bric et de broc avec des crevasses énormes et de la boue. Nous rencontrons des bucherons qui coupent des planches de bois d’eucalyptus directement dans l’arbre, nous passons un pont rapidement car nous sommes incapables de savoir si il peut supporter notre poids mais le chemin empire encore, nous prenons la décision de faire demi-tour, c’est très étroit et forcément nous nous enlisons, la roue arrière est enfoncée jusqu’à la moitié. Nous constatons les dégâts et tout de suite nous voyons arriver 2 des bucherons qui viennent à notre secours avec une pelle pour dégager la roue puis un autre bucheron arrive avec sa Chevrolet et malgré le faible espace que notre camping-car laisse sur les bas-côtés pour passer et 10 centimètres d’eau dans le fossé, il passe sans soucis, il accroche un câble à notre camping-car et le sort sans efforts. Nous leur offrons un petit billet à chacun et une bière que notre sauveur à la Chevrolet décapsule avec ses dents. Au bout d’une heure, nous voilà délivrés et avec une première très bonne impression des argentins. Ils nous affirment qu’ensuite le chemin s’améliore et que pour le retour il y a une autre route beaucoup plus praticable, nous reprenons donc notre parcours du combattant mais il reste tout de même à nous observer jusqu’au prochain virage pour voir si nous passons. Le chemin est meilleur certes même si ce n’est pas de l’asphalte mais de la terre détrempée. Juste avant d’arriver à destination, nous voyons l’entrée d’un camping, nous nous y faufilons et rencontrons Alejandra une très sympathique jeune femme et Diego son mari, il nous installe en nous indiquant que 6 mois auparavant il y a eu une inondation et que ses installations de toilettes sont inutilisables mais qu’il y a l’eau au robinet et surtout des parilladas, mince nous n’avons pas acheté de viandes … Le coin est très chouette, beaucoup de pêcheurs viennent mettre leur bateau à l’eau à cet endroit. Le lendemain matin Diego vient nettoyer le coin en fait il cherche surtout une excuse pour rester discuter avec nous, les enfants travaillent le matin pendant que le linge sèche ( pas possible de trouver de laverie, donc c’est linge à la main et séchage comme on peut …). Nous partons à la pêche l’après-midi sur une jolie plage de sable fin mais nous rentrons bredouilles. Au retour Diego nous attend avec ses amis pêcheurs, il nous invite pour le lendemain à une parillada à l’Argentine et nous indique que les pêcheurs embarquent les 3 garçons le lendemain matin pour aller pêcher à la rame avec leur barque et celle de Diego qu’il nous prête. Le lendemain à 8 heures les pêcheurs arrivent avec les deux barques et une canne à pêche prête pour chacun. Ils partent à trois par barque, Samuel et Philippe avec Luis et Thomas avec Walter et Jorge. Pendant ce temps j’en profite pour faire un peu de ménage et des crêpes pour le repas du midi. Dès 9h, Diego vient me voir avec son maté, la boisson locale pour une petite causette, il part acheter de la viande et revient pour commencer à préparer la parillada. Dans le barbecue local le bois est brûlé d’un côté et dès que les braises sont faites elles sont mises sous la viande qui est cuite pendant très longtemps à la fumée des braises, résultat une viande très gouteuse auquelle est ajoutée seulement du sel. Fabuleusement bon ! Diego le commence à 10h30, mais les pêcheurs ne rentrent qu’à 13h, Alejandra vient nous rejoindre pour partager un bon repas de viandes, nous avons passé un superbe moment. Merci Diego et Alejandra !

Il est temps de reprendre la route, malheureusement nous ne pouvons pas nous arrêter indéfiniment à tous les endroits même si la compagnie de Diego était très agréable.

Le 10 septembre, sur la route nous sentons des effluves de fleurs d’oranger, des orangers bordent la route, les producteurs les vendent directement nous leur achetons environ 10 kilos d’oranges, pomelos, citrons et mandarine pour 100 pesos argentins soit l’équivalent de 6€, le soir nous dormons sur le bord du rio au milieu des orangers.

Le jour suivant après le travail des enfants, nous décidons d’aller visiter la réserve d’Ibera, suivant le guide du routard lieu magique. Oui mais … pour atteindre Ibera il faut parcourir 100 kilomètres de pistes … le camping-car n’est pas un 4x4 et la poussière rouge s’engouffre partout. Après beaucoup de secousses et un passage d’un petit pont de bois nous arrivons de nuit au seul village de la réserve Colonia Carlos Pellegrini où parait-il il y a un camping paradisiaque … mais nous mesurons 3m40 de haut et le portail de l’entrée 3m10, nous couchons donc à l’extérieur du camping avec des coqs chantants toute la nuit. Au matin, nous faisons le tour du village à la recherche d’un coin plus paisible mais nous ne trouvons rien à part un camping à 700 $AR par personne et par nuit (42€) alors que le prix habituel est environ de 250$AR pour toute la famille ! Nous nous rendons au centre d’information qui nous confirme qu’il n’y a pas d’autres possibilités, nous faisons une petite randonnée qui nous permet de voir des capibaras, des biches, des caïmans et une multitude d’oiseaux de toutes les couleurs. Nous rencontrons des porteños (les habitants de Buenos Aires, ceux qui descendent du port) avec qui nous discutons très agréablement, les argentins sont très ouverts, souriants et ne sont pas avares de conseils sur leur beau pays. Vu le peu d’espace disponible pour nous localement dans ce lieu magnifique, nous reprenons une piste de retour, mais comme nous n’aimons pas prendre le même chemin nous choisissons celui qui part vers le Nord … il était pire que pour l’aller ce n’était plus des nids de poules mais des crevasses de part et d’autre de la route cependant des deux côtés le paysage est somptueux, des quantités d’oiseaux, des marécages, des haciendas …. Après une centaine de kilomètres de piste le réservoir d’essence s’approche dangereusement du zéro, le GPS nous indique qu’une station d’essence est présente en sortant tout juste de la piste mais pourrons-nous y arriver …. Nous y sommes arrivés mais à 19h15 et elle était fermée … Heureusement Philippe avait un bidon d’essence rempli il y a environ 3 ans en réserve, le temps de faire le remplissage d’urgence et nous repartons pour la ville de Santo Tomé où nous trouvons de nuit un camping municipal gratuit en fait un terrain plat au bord du Rio Uruguay. Le lendemain, nettoyage complet du camping-car, tout le monde s’y met, la poussière rouge s’est immiscée partout jusque dans les coffres pourtant bien fermés, à l’intérieur des portières également … Après une matinée entière de lessivage, nous reprenons la route pour San Ignacio. Nous y trouvons un camping superbe sur le bord du rio Paraguay qui marque la frontière avec le pays du même nom. Le camping Club de Rio est un lieu de villégiature de week-end pour les habitants de la ville de posadas située à quelques kilomètres, piscine, sports nautiques et surtout douche ! Nous nous y arrêtons 2 jours et allons visiter la mission de San Ignacio. Les missiones ont été créés au début du 17e siècle par les jésuites choqués du traitement des indiens par les colons, toute une société s’est mise en place autour des jésuites, une sorte de communiste avant l’heure avec bien sûr en plus une évangélisation des indiens. Il existait une trentaine de missions entre l’Argentine et le Paraguay, aujourd’hui il n’en reste plus grand-chose les espagnols qui dominaient alors toute la région n’ayant appréciés la démarche ont donné ordre aux indiens Guaranis de quitter les missiones ou reducciones, tout cela s’est terminé dans une bain de sang. Les ruines de la mission de San Ignacio sont les mieux conservées, elles comprennent des habitations encore bien visibles ainsi que la très grande cathédrale avec les lieux de vie des prêtres et l’espace que leur potager.

Après les chutes d'Iguazu, nous arrivons aux environs d’un petit lac et prenons une route qui le longe mais vu l’état de la piste nous rebroussons chemin, un argentin Enrique arrive avec sa voiture et nous demande si nous cherchons un endroit pour dormir, il est propriétaire d’une partie des terrains et se bat pour développer le camping municipal qui borde le lac, nous le suivons et nous nous installons auprès d’une parillada et table en bois juste devant le lac en face d’une île. Tous les abords sont en travaux Enrique nous explique que des ouvriers arrivent pour travailler demain matin mais que nous n’allons pas les déranger. Le lendemain matin, un vendredi, les ouvriers sont là vers les 8h00, à 10h30, nous les voyons s’installer juste à côté de nous sur les tables et commencer à faire chauffer la parillada que nous avions prévu d’utiliser ! Nous en avons déduit que ce devait être le repas traditionnel avant le week-end, tous les ouvriers se sont rassemblés une fois la viande cuite, celui que nous avons identifié comme le responsable des travaux est également arrivé en voiture et tout ce petit monde a fêté joyeusement le début du week-end ! Nous avons déjeuné rapidement dans le camping-car et avons préparé les canoës gonflables pour aller explorer l’île à environ 3 km. Pour les enfants, c’étaient leur première expérience, ils se sont très bien débrouillés. Une fois accostés, nous partons à la découverte, des traces d’animaux nous interrogent, nous les identifierons comme des traces de capibaras. De l’autre côté de l’île, nous tombons sur d’innombrables pierres semi-précieuses, nous essayons de trouver les plus belles pièces mais il s’avère difficile de faire des choix, les pierres sont toutes plus belles les unes que les autres. Nous remontons dans les canoës pour rentrer au bercail tranquillement, sereinement. Les ouvriers ont quitté la table qui est maintenant occupée par les jeunes des alentours très sympathiques. Enrique vient nous voir pour discuter un peu il nous parle d’environnement, les argentins ne sont encore pas très concernés par l’écologie et il le regrette vivement, il se bat pour cela.

C’est bientôt l’anniversaire de Samuel et il veut un bol à maté, nous partons donc pour Apostoles, la capitale de la Yerba maté, une ville très belle, très bien entretenue, riche, la casa du maté est un tout petit établissement en centre-ville avec un petit « musée » des différents styles de bol à maté, très décevant. Le responsable nous conseille d’aller visiter le musée de Juan Szychowski, un pionnier. Après plusieurs kilomètres de piste, en traversant les plantations de yerba maté, nous accédons au musée, Don Juan est arrivé de Pologne au tout début du 20ième siècle et a développé son entreprise l’entreprise Amanda qui est toujours aujourd’hui en activité. Cette visite fut très émouvante et très instructive. Don Juan était un pionnier qui inventa une centrale hydro – électrique, construisit un tour entièrement de ses mains. La yerba maté provient d’un arbuste, les feuilles sont collectées puis séchées à deux reprises à deux températures différentes dans un four. La dégustation se fait rituellement et on hésite surtout pas à le partager en faisant passer la paille (la bombilla) entre tous.

Le lendemain nous descendons jusqu’au Thermes de Chajari, c’est le 18 septembre, le jour de l’anniversaire de Samuel, comme nous sommes dans un complexe touristique, toutes sortes de restaurants sont à notre disposition, nous choisissons un restaurant de parilla, en entrée on nous sert les meilleures empenadas que nous ayons gouté (les empenadas sont des petits chaussons de pâte brisée fourrés de viandes, poulet, végétaux, …) et la viande était comme partout en Argentine divine ! Nous arrivons à la note, nous voulions payer en carte bleue car le week-end il est impossible d’avoir de l’argent liquide en Argentine au distributeur et de toute façon c’est toujours très compliqué nous avons souvent fait plusieurs banques avant d’en trouver une nous permettant d’avoir des liquidités. La propriétaire nous annonce que son terminal de carte bleue est panne …. Confus, gênés, nous ne savions que faire … Et bien ce n’est pas grave vous revenez demain pour me payer, il y a une banque pas loin, j’ouvre à partir de 11h et je fais non-stop jusqu’au soir. Nous sommes partis nous coucher tranquillement. Au réveil, un peu de piscine dans les thermes pour les enfants, puis nous cherchons les sousous, nous revenons la payer vers les 13h et commandons dans la foulée 15 empenadas dont nous régalons dans le camping-car sur la route.

Nous descendons jusqu’au parc El palmar, une énorme palmeraie, les derniers palmiers de cet espèce existants en Argentine, dans le parc des capibaras, des zorros (renards), des vizcachas (des petits rongeurs), des sangliers, des martins pêcheurs, des Urracas, des aigrettes et des quantités d’autres animaux se promènent en liberté sans aucune crainte de l’homme dans un paysage éblouissant. Nous nous dirigeons vers le camping pour la première nuit dans le parc sur le bord du rio Uruguay, un énorme camping avec des emplacements avec la parilla et la table mais dans le camping il y avait des étudiants, une flopée d’étudiants qui ont fait la fête toute la nuit et qui sont partis en randonnée au bout milieu de la nuit en hurlant de frayeur. Après le travail des enfants et la parilla, nous partons nous promener dans le parc qui nous émerveille, nous cherchons un endroit dans le parc qui sera surement plus calme que dans le camping, nous nous retrouvons sur le parking d’un départ de randonnée, la nuit tombe, le soleil se couche et des milliers d’étoiles apparaissent, bivouac de rêve, des zorros viennent nous rendre visite …

Route sur la capitale de l’Argentine Buenos Aires, nous souhaitons trouver un camping pour pouvoir ensuite découvrir la ville avec plus de facilité mais nous n’en trouvons pas, nous trouvons un bivouac à 20 km du centre dans un grand parc calme même si nous sommes juste à côté de l’aéroport. Le jour suivant, nous partons donc avec le camping-car et le stationnons sur un bord de quai du quartier de Puerto Madero afin de visiter la capitale. Nous voyons le palais du gouvernement, la casa rosada avec sa belle couleur rose, la plaza de Mayo lieu qui a vu se dérouler les principaux événements du pays et qui est tous les jeudis le lieu où se réunissent les « folles de mai », ces mères et grand-mères des disparus durant la junte militaire du début des années 80 qui viennent réclamés justice et vérité. Nous visitons également la catedral Metropolitana œuvre d’un architecte français Prosper Catelin qui prit modèle sur le palais Bourbon à Paris où est situé le mausolée du général Don José San Martin, le libérateur de l’Argentine au XIXe siècle. Une flamme éternelle brille pour lui et deux gardes en uniforme gardent l’entrée, nous sommes restés longuement ces gardes, l’un deux baillait aux corneilles et se tenait sur son épée pour ne pas chuter sous l’œil impassible de l’autre gardien. Une manifestation nous empêche d’accéder au restaurant que nous avions repéré pour le midi et nous rendons dans une pizzeria (l’Argentine est essentiellement peuplée de colons européens dont beaucoup d’italiens) « Los Inmortales », le restaurant met en lumière tous les artistes argentins inoubliables du siècle comme Carlos Gardel ou Fangio … Nous traversons ensuite l’énorme avenida 9 de Julio 140 mètres de large avec son obelisque construit pour célébrer en 1936 les 400 ans de la ville et son teatro Colon, après visité le quartier du centro, nous filons vers le quartier de San Telmo bien différent des grands immeubles du centre de la ville. San Telmo a un passé colonial et les maisons datent de ce passé, il fut un quartier chic jusqu’à la fin du 19e siècle puis il s’est appauvri, nous y avons parcouru le Mercado de San Telmo, des halles avec des bouchers, des maraîchiers mais surtout des vendeurs d’antiquités comme partout dans ce quartier. La journée est déjà bien avancée et nos jambes fatiguées, nous rentrons prendre du repos à notre point de bivouac. Le jour suivant nous trouvons une laverie dépôt du linge à 9h récupération à 17 pour 20 euros deux énormes sacs lavés, séchés, repassés !!! J’avais bien dit que je ne voulais plus voir de table à repasser pendant un an !

La suite au prochain épisode …


 
 
 

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