40 jours de rêve à bord du "Grande Buenos Aires"
- philippe viejo
- 27 août 2016
- 3 min de lecture

Départ le 19 juillet 2016, le cargo quitte Anvers en Belgique sous un beau coucher de soleil. Nous longeons les côtes françaises pendant la nuit, le mercredi je prends une année de plus et le cuisinier romain nous prépare un magnifique gâteau au chocolat pour fêter cela avec tout l’équipage. Après une journée entière de mer à observer des baleines, des dauphins et des globicéphales, nous sommes en vue des Canaries puis le 26 juillet nous arrivons dans le port de Dakar reprise des flots pour Banjùl en Gambie pour 7 jours, 3 jours d’attente en baie avant qu’une place se libère puis accostage sur un ponton minuscule pendant 4 jours le temps du déchargement et du chargement qui se font à vitesse réduite et contrairement au port de Dakar où l’activité ne s’arrêtait pas de la journée ni de la nuit à Banjul les horaires sont 8h- 12h / 14h-17h. Des véhicules que nous considérerions comme des épaves en France sont embarqués pour être débarqués à Conakry en Guinée, la prochaine étape. Les véhicules sont malmenés, cognés dans les containers, de l’huile s’échappant des carters explosés se déverse sur le pont, certains véhicules ne pourront pas être redémarrés à leur destination, notre charmant cuisinier roumain Anani a voulu nous faire plaisir en nous préparant par 40° des tripes, le seul du navire à avoir tenté l’aventure a été Philippe, 2 jours de digestion ...
En arrivant à quai à Banjul le 30 juillet, les autorités montent à bord et nous réclament 75€ de visa même si nous ne descendons pas à terre, nous le voyons un peu comme une prise d’otage et nous nous trouvons dans l’obligation de payer.
Le 3 Août nous reprenons la mer direction Conakry après seulement 6 heures de navigation la côte est en vue, de très belles plages de sable blanc, nous attendons le lendemain matin pour se mettre à quai, le pont où est garé notre véhicule étant ouvert le commandant demande aux conducteurs des véhicules de descendre pour pouvoir bouger leurs engins, nous l’avons échappé belle, un camion ne démarrant pas a été trainé latéralement et a basculé à 10 cm de notre capucine, Philippe a essayé de le faire se contourner mais il ne faisait vraiment pas le poids face à un 35 tonnes, nous aurions pu avoir les têtes à la belle étoile pendant tout le voyage.
Dernière étape en Afrique, Freetown en Sierra Leone, l’accostage a été très compliqué et a pris 6 heures après plusieurs essais infructueux avec l’aide du pilote officiel du port, le master prend les commandes avec un accostage en force, un sierra Leonnais tombe à l’eau en essayant de récupérer des aussières, les autres arrivent à les récupérer et l’accrochent à la bite d’amarrage en se reculant immédiatement en courant, le bateau continue d’avancer avec les amarres accrochées et enfin au bout d’un très long moment le vaisseau s’arrête … L’escale au Sierra Leone ne dure pas très longtemps nous reprenons la mer le 7 août en fin de matinée pour la traversée de l’Atlantique durant 6 jours.
Le 9 Août à 5h 09 du matin nous passons la ligne de l’équateur, nous avons passé un moment très agréable à regarder les étoiles et vu quelques étoiles filantes.
Le capitaine donne rendez-vous sur le pont à tous les passagers à 10h pour la cérémonie de remise des diplômes du passage de l’équateur. Moment très amusant avec Francesco un des officier habillé en Poséidon qui nous baptise l’un après l’autre d’un mélange de lait et de marc de café, nous recevons tous un petit présent en plus de notre diplôme un bandeau de poignet pour les adultes et un bandeau de poignet et une casquette marqués aux couleurs de Grimaldi Lines pour les enfants.
Le master Giacomo nous indique qu’il y a plus de 9000 mètres de fond sur notre trajet, le bateau consomme 15 000 litres de Gasoil par jour et coûte tout compris 50 000 € par jour. L’équipe compte 27 membres une dizaine d’italiens (Grimaldi est un navire à drapeau italien) 2 roumains et le reste des membres sont les adorables philippins (tous plus sympathiques les uns que les autres)
Le soir un barbecue est organisé sur le pont, les philippins sont à la cuisson, sangria pour tout le monde, de très bonnes grillades et une bonne ambiance, de la danse, après le repas vient le traditionnel Karaoké des philippins mais très vite les officiers napolitains et leurs chansons napolitaines reprennent le dessus.
La suite au prochain épisode...
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